2011/06/21

Pressions sur le Baby-Boom

[j'ai publié initialement cet article sur Agile-Démocratie]

La question des solidarités transgénérationnelles arrivent en force sur le terrain politique, amplifiée à partir de cette année par l'effet du départ à la retraite des premiers baby-boomers, dont la génération représentent une part importante de la population. Ce thème va monter en puissance et sera sans aucun doute au coeur de la campagne présidentielle pour 2012.
Un article récent de MediaPart en apporte l'illustration : "Les baby-boomers ont-ils volé la vie de leurs enfants ?"

Le document de l'INSEE qui y est mentionné est : "Inégalités entre générations depuis le baby boom": 22 pages très centrées sur la comparaison de l'accès à l'emploi et à la propriété.
Je note une phrase à la fin : 
"Les générations ayant bénéficié de conditions relativement plus favorables pourraient, par l’intermédiaire de donations et d’héritages, en faire bénéficier les générations plus jeunes et modifier encore les situations relatives entre générations. Toutefois, cette redistribution des cartes, qui laisse de côté ceux qui ne bénéficient pas d’une transmission de patrimoine, pourrait contribuer au creusement des inégalités intra-générationnelles 

Tout ce travail découpe les générations par période de 5 ans seulement. Du coup la notion même de baby-boom est complètement diluée. On nous dit simplement que "le baby-boom couvre quasiment la même période que les Trente Glorieuses", c'est à dire 1945-1974.
Il y a en réalité un vrai problème pour définir précisément la fin des années baby-boom en France.

D'après wikipedia : "Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1965 pour la plupart des pays nord-européens. Pour certains pays comme la France, elle a commencé plus tôt dès 1942 et pour d'autres continué jusqu'à la fin de 1974, bien que de façon moins importante. "

J'ai repris les données démographiques de l'INSEE pour tracer un rapide graphe :

image.png

Si on considère seulement le nombre de naissances (courbe bleue) on peut définir assez bien la fin du Baby-Boom. Or le nombre de naissances dépend beaucoup de la population. Si la population varie, que représente cet indicateur du point de vue social ?
Et si on prend le taux de natalité (nombre de naissance pour 1000 habitants, courbe rouge), c'est beaucoup plus dur de définir précisément une date de fin.. 

Il faut donc repartir de la définition de génération rappelée dans le pdf :  
"On entend en général par génération, ou encore par cohorte, un ensemble d’individus ayant connu une certaine étape de la vie au même moment. La génération renvoie ainsi à l’idée d’avoir vécu, au même moment, les mêmes expériences, individuelles et/ou collectives (crises, guerres…). Cette caractéristique crée, pour les membres d’une génération, un contexte commun pouvant influer, de multiples façons, sur leur destinée sociale et leurs conditions matérielles d’existence."

Partant de là, on peut dire que ceux qui avaient 15 ans ou moins en 1973 (1er choc pétrolier, montée du chômage de masse) ont été confronté à des expériences sociales bien différentes. Donc il faudrait comprendre la génération baby boom comme étant les personnes nées entre 1943 et 1958. La durée initiale de 30 ans est bien segmentée pour représenter des générations aux vécus différents.

2011/06/20

Homo Politicus et le printemps qui démantela le nucléaire

 Ecoutez cet homme, un français expatrié au Japon, faire preuve de gravité, de colère sourde, de lucidité et d'éloquence. Il interpelle tous les français et en appelle à notre courage et notre conscience. Quand un citoyen indigné s'engage, le message politique s'impose de lui-même.






Les arguties économiques ou pseudo-stratégiques n'ont aucun sens et aucune portée face à de telles évidences de civilisation. La France ne peut pas rester à la traîne de l'Europe, et ne peut pas rester un "pays faible de ses 58 réacteurs".
La politique 2.0 c'est le retour à une expression politique brute. La transparence balaye toute langue de bois. Et de militant suiveur de parti, le citoyen devient un homme politique.
Homo Economicus n'était qu'un homoncule enchaîné. Homo Politicus est bien celui qui annonce son extinction rapide, car il est le seul adapté à notre crise du XXIème siècle.

MISE A JOUR le 20/6 à 20h :
La chaine de l'auteur (qui se surnomme Playbacklapompe, ou "Alex à Tokyo"), a été CENSUREE par YouTube/Google !! Un bel acte de refus de transparence !

On peut y lire :
"playbacklapompe : 
TOUTES MES VIDEO DE FUKUSHIMA ONT ETE EFFACEES DE YOUTUBE ???????????????????!­!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!­!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!­!
(il y a 12 heures)"

Actuellement ne sont visibles que ses autres videos bien inoffensives...

Vous pouvez néanmoins retrouver certaines de ses videos qui ont été repostées par d'autres personnes en cherchant "Alex à Tokyo" sur youtube... et pour sa derniere vidéo censurée qui s'adresse aux Français, voir ici :




2011/06/08

Controverse sur les terres cultivées et cultivables

 Le Centre d'Etudes et de Prospective du Ministère de l'Agriculture avait missionné Madame le professeur Roudart pour une étude actualisée sur les terres cultivables à l'horizon 2050. Un  séminaire de restitution "Terres cultivées, terres cultivables : quelles disponibilités foncières à l'échelle mondiale ?" a eu lieu fin janvier 2011, et ses actes viennent d'être publiés.

L'intérêt du document vient surtout du débat avec Mme Ronzon (INRA) qui établit notamment une comparaison avec l'étude Agrimonde 1, la plus complète à ce jour sur le thème de "nourrir la planète en 2050" (voir mon article  sur la politique alimentaire internationale). Je partage son avis nuancé, et j'ajoute en conclusion que le problème reste entier : personne n'a de solution pour nourrir la population mondiale prévue en 2050 dans des conditions de soutenabilité et de faible coordination entre pays (et grandes zones géographiques). 

Or c'est bien cette coordination qui est de plus en plus battue en brèche depuis 2008, avec la montée du protectionnisme et la paralysie de l'OMC. Pour ceux qui pensent qu'une partie de la solution réside dans la location de terres, notamment en Afrique, il faut se souvenir que les pays en crise alimentaire ferment aussitôt leurs exportations de produits alimentaires.