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2014/07/01

Déclaration conjointe Euro-BRICS sur la crise ukrainienne - Trois propositions stratégiques

[republiée à partir du site Euro-BRICS du L.E.A.P.]

Nous [1], soussignés, membres de la société civile en Europe et dans les BRICS (chercheurs et professeurs universitaires, responsables de groupes de réflexion, journalistes, dirigeants d’entreprises, représentants de la société civile), souhaitons exprimer notre inquiétude commune quant aux tendances enclenchées par  la crise en Ukraine. Ces tendances ont une incidence sur la communauté internationale, menacent entre autre la souveraineté de l’Ukraine et l’indépendance de l’Europe, et provoquent une polarisation malvenue du système international avec des répercussions sur un équilibre géopolitique toujours fragile.
Nous voulons rappeler qu’une transition historique est en cours entre un monde unipolaire avec les Etats-Unis comme seule superpuissance et un monde multipolaire, transition qui doit être soutenue plutôt que contenue. Le monde entier, y compris l’Europe et les Etats-Unis, a tout à gagner à participer ensemble à la réorganisation d’une gouvernance mondiale fondée sur la multipolarité.
Nous tenons à réaffirmer notre analyse[2] selon laquelle l’Europe est en mesure de contribuer positivement à l’émergence pacifique d’un monde multipolaire. En effet, la crise ukrainienne a montré que, alors qu’une Europe indépendante et ouverte contribue à l’émergence d’un monde multipolaire, une Europe unilatérale créé les conditions mêmes d’un monde polarisé entre un bloc occidental et les nouvelles puissances mondiales.
Par conséquent, nous désapprovons fermement l’interruption des relations euro-russes et ses conséquences négatives sur les relations Euro-BRICS porteuses d’avenir. Nous sommes en total désaccord avec le déploiement de troupes des deux côtés de la frontière euro-russe et en particulier de troupes militaires américaines sur le territoire de l’Europe. Nous nous opposons à l’accroissement de tensions provoqué par le caractère non-concerté des politiques de libre-échange européenne et russe au niveau de pays frontaliers communs tels que l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, etc…
Nous considérons que la crise ukrainienne nécessite la mise en place d’un espace diplomatique destiné à débattre des droits de l’Europe et de la Russie à organiser leurs marchés communs et des moyens pour que ces marchés coexistent pacifiquement.
Nous tenons également à remarquer que la situation d’urgence humanitaire en Ukraine ainsi que les crimes et les exactions commises contre les populations civiles pendant la crise ukrainienne doivent être traités rapidement et faire l’objet d’enquêtes.
Nous estimons que le cadre de la coopération Euro-BRICS est susceptible de fournir la médiation appropriée  pour atteindre un résultat positif.

La situation requiert un sens élevé des responsabilités historiques et de l’intérêt collectif de la part des dirigeants du monde. C’est à ce sens que nous faisons appel à travers cette déclaration :
**  PARTAGER LES RESPONSABILITES COMME PREALABLE – Nous avons convenu que les responsabilités liées à la crise en Ukraine doivent être partagées entre l’Europe et la Russie. Ce n’est que sur cette base de reconnaissance mutuelle des responsabilités de chaque acteur que la paix en Ukraine pourra être reconstruite et les relations euro-russes relancées.
**  RELANCER LES RELATIONS EURO-RUSSES POUR CREER LES CONDITIONS D’UNE SORTIE DE CRISE MENEE PAR L’UKRAINE – Il appartient aux Ukrainiens de s’organiser et de reconstruire la paix en Ukraine. Cependant, les tensions entre les Ukrainiens pro-russes et pro-européens ne se désamorceront pas si les tensions entre la Russie et l’Europe ne se désamorcent pas en prier lieu. Par conséquent, au nom de la paix en Ukraine, nous appelons les dirigeants européens et russes à relancer un dialogue constructif. Par ailleurs, nous  souhaitons encourager les médias à fournir une information plus objective et à corriger toute désinformation susceptible de mener à de futurs conflits.
**  UN SOUTIEN EURO-BRICS A L’EFFORT DE SORTIE DE CRISE – En guise de contribution à encourager et soutenir l’effort euro-russe pour la relance d’un dialogue de sortie de crise, nous appelons les dirigeants Euro-BRICS [3] à convoquer très rapidement [4] le premier “sommet  Euro-BRICS pour l’Ukraine » qui aura pour objet d’établir les causes, d’identifier les solutions et de contribuer à mettre en place les conditions politiques et diplomatiques pour une résolution souveraine de la crise ukrainienne et pour la prévention de crises similaires avec d’autres États frontaliers euro-russes à l’avenir.

Ont signé la présente déclaration, les personnes suivantes, représentantes de la société civile en Europe et dans les BRICS (professeurs universitaires, chercheurs, dirigeants de groupes de réflexion, journalistes, représentants d’entreprises) par ordre alphabétique :
. Adriana Abdenur – Professeur, Institut des Relations Internationales, PUC-Rio, Rio de Janeiro, Brésil
. Jean-Paul Baquiast – Honorary State controller / Editeur de www.europe-solidaire.eu, Paris, France
. Marie-Hélène Caillol – Présidente LEAP/E2020 (Laboratoire européen d’Anticipation Politique), Paris, France
. Jayanthi Chandrasekharan – Assistant Professor, Département de français, Loyola College, Chennai, Inde
. Jose-Maria Compagni-Morales – Président FEFAP (Fundación para la Educación y Formación en Anticipación Política), Associate Professor IE Business School, Séville, Espagne
. Taco Dankers – Entrepreneur, software engineer, Dankers & Frank, Consulting and Software Engineering, Amsterdam, Pays-Bas
. Baudouin De Sonis – Executive manager, e-Forum & EU-China-Forum / Associate director IERI (Institut Européen des Relations Internationales), Bruxelles, Belgique
. Anna Gots – Directrice financière, AEGEE-Europe / European Students’ Forum, Bruxelles, Belgique
. Harald Greib – President IRPA (Internationaler Rat fur Politische Antizipation), Hambourg, Allemagne
. Christel Hahn – Coordinatrice générale, AAFB, Allemagne
. Michael Kahn - Professor Extraordinaire, Stellenbosch University, South Africa / Director, Research and Innovation Associates, Cape Town, South Africa
. Caroline Lubbers – Project manager Euro-BRICS, Amsterdam, Pays-Bas
. Bruno Paul - Docteur es Sciences, founder of conscience-sociale.org, Paris, France
. Zhongqi Pan – Professor at Center for BRICS studies, Fudan University, Shanghai, Chine
. Sylvain Perifel – Coordinateur GEAB, Leap2020, Paris, France
. Marianne Ranke-Cormier – Présidente Newropeans, Paris, France
. Yi Shen - Associate Professor at Center for BRICS studies, Fudan University, Shanghai, Chine
. Suyuan Sun – Research Associate at Center for BRICS studies, Fudan University, Shanghai, Chine
. Veronique Swinkels – Directrice Générale, BBK/Door Vriendschap Sterker, Amsterdam, Pays-Bas
. Alexander Zhebit – Professor of International relations, Universidade Federal de Rio de Janeiro, Brésil
. Jiejin Zhu - Associate Professor at Center for BRICS studies, Fudan University, Shanghai, Chine


[1] Cette déclaration commune a été prise à l’issue d’une vidéo-conférence historique, organisée le 27 mai par LEAP en partenariat avec FEFAP et en collaboration avec l’Université Fudan de Shanghaï, qui a réuni 28 représentants d’Allemagne, Brésil, Chine, Espagne, France, Inde, Pays-Bas, Russie et Ukraine, sur le thème suivant: “L’impact de la crise ukrainienne sur les relations Euro-BRICS – Un échange de points de vue Euro-BRICS sur la crise ukrainienne en vue de solutions possibles”. Les points de convergence ont été frappants et ont conduit le groupe à rédiger cette présente déclaration conjointe.
[2] Le LEAP et MGIMO ont initié le concept Euro-BRICS en 2009 comme cela a été établi dans ce document: Why Euro-BRICS? Ou ici: Concept of the 4th seminar
[3] Au moins M. Hollande, Mme Merkel, M. Modi, M. Poutine, Mme Rousseff, M. Xi, M. Zuma.
[4] Idéalement, en marge du Sommet BRICS qui doit se tenir au Brésil mi-Juillet; au plus tard, début 2015.

2014/05/12

Combler le vide politique : Elections, Europe, mémoire et esprit politique


Combler le vide politique 


Elections, Europe, mémoire et esprit politique 

En guise de réponse au détestable silence de la télévision de "service public" sur l'Europe, François Hollande nous gratifie d’un court article paru le 8 Mai : « l’Europe que je veux ». Il nous semble important de mettre en évidence certains points de fuite qui auront échappé à la totalité des commentateurs. 

Ce message sur les Elections Européennes de notre Président, repris mot pour mot par le Premier Ministre hier soir au JT de TF1, est volontairement trop tardif. C’est une évidence institutionnelle de l’escamotage du débat politique sur la France et en France, sur l’Europe et en Europe et par extension : sur l’Occident et en Occident

Notre Président y fait appel à notre mémoire et à notre volonté politique. Ce sont les deux marches que nous allons utiliser à notre tour, mais avec la bonne perspective historique. En effet, savoir pour qui et pour quoi voter le 25 mai pour les élections européennes est la question qui tue, comme les massacres en Ukraine en sont le terrible rappel. C’est pourquoi 60 % des Français (un record) se disent intéressés par ces élections. Mais si 59 % refusent toute sortie de l'euro, c’est la confusion qui règne dans les esprits, même chez les leaders de la société civile. C’est à l’éclaircissement de ces deux questions : pour quoi ? pour qui ? que nous voulons contribuer. Il s’agit de clairement mettre les mots sur notre plus grand mal actuel : le vide politique dans les pays européens, entrelacé à notre vide stratégique

De quoi le 8 mai est-il le souvenir? 

Si cette « victoire fut celle de la liberté », qu’en reste t’il aujourd’hui ? Comment expliquer que cette « liberté » puisse justifier dans la bouche de nos représentants les actes atroces commis en Ukraine, consentis sinon soutenus aujourd’hui tout en étant rejetés par les mêmes quand il s’agit de parler de la Shoah? 

Une seule explication est possible : cette liberté n’en est plus une. Depuis la fin de la parenthèse gaulliste, la France a subi l’érosion de son indépendance, et de ses voix les plus éclairées. Chaque européen doit se poser cette question vis-à-vis de l’histoire de son pays depuis la deuxième guerre mondiale. 

Le 8 mai 1945 n’a décidément pas « conjuré l'un des plus grands dangers qui aient jamais menacé l'humanité. » Si dans l’esprit de notre président, comme dans le nôtre, ce danger s’appelle fascisme, alors il faut rappeler les actes caractérisant la superpuissance états-unienne: la proximité [1] et le soutien depuis les années 1920 des mouvements nazis [2] ou groupes parafascistes [3] dans de très nombreux pays [4] et dernièrement en Ukraine [5]. 

Citons en particulier l’Opération PaperClip de récupération des Nazis allemands dans l’appareil militaro-industriel à la fin de la guerre mondiale, ainsi que les réseaux d’insurrection Gladio (Stay-behind) dans toute l’Europe [6] – la tuerie en 2011 d’Anders Behring Breivik près d’Oslo en Norvège [7], et le dernier coup d’Etat en Ukraine nous rappelant que ces réseaux dormants existent encore bel et bien de nos jours dans nos pays européens. 

Rappelons aussi que l’état profond des Etats-Unis, état policier, n’a pas d’alliés : ils n’a que des serviteurs qu’ils espionnent en masse jusqu’au plus haut niveau des Etats, sans que nos leaders politiques n’en frémissent. Belle liberté que nous avons gagnée en vérité ! 

Le mobile de l’Histoire 

Non, à la différence d’Hitler le fascisme et le néonazisme ne sont pas morts, pour une raison historique restée oubliée trop longtemps : dès le départ, le développement de ces idéologies réactionnaires a été soutenu financièrement par des grands banquiers et magnats de l’industrie [2], qui ont aussi usé de leur influence dans les médias pour créer un système de confrontation avec le courant politique marxiste lequel connaissait une expansion mondiale. Cette manœuvre politique sans précédent à cette échelle planétaire repose sur un principe d’escamotage analysé dès 1932. [8] En voici le résumé : 

Dans chaque pays, le nouveau système politique doit créer un équilibre par la confrontation entre les dialectiques marxistes et fascistes. Placées aux extrêmes de l’échiquier politique, la progression de cette confrontation vise à vider le centre politique, et à entretenir une illusion. 

Prenons une image : l’ensemble formé par deux lourdes barres en métal visées dans un petit morceau de bois en étant diamétralement opposées peut tenir en équilibre. L’équilibre des forces reste le même si le poids de chaque barre est concentré à son extrémité : c’est le centre qui est vidé. 

Allons plus loin encore : cet ensemble peut maintenant être mis en équilibre sur la pointe d’une aiguille, placée sous le centre du morceau de bois. Ainsi l’ensemble peut se même se mettre à tourner autour de l’aiguille. Ce mobile décrit précisément le système politique occidental depuis le XXème siècle: alors que toute la sphère politique est obnubilée par la confrontation avec l’autre extrême, personne ne se rend compte que tout tourne en fait autour de la petite aiguille, en dessous, là où se trouvent les artisans de cette politique profonde.
Ce sont eux qui peuvent par leur action facilement déterminer l’orientation de l’équilibre politique visible. Et le vrai débat politique, celui qui organiserait la confrontation dialectique avec ceux qui ont le vrai pouvoir, reste complètement escamoté, invisible de tous pendant des décennies. Comment les électeurs pourraient-ils maintenant s’étonner que le parti soi-disant dominant, qu’il soit de droite ou de gauche, ne change rien à la situation? Pour conclure: la seule dialectique politique efficace à notre époque ne doit pas être droite contre gauche, mais d’abord citoyens et société civile contre artisans de l’Etat profond. Parce qu'avant le choix d'une politique d'orientation, il faut regagner notre liberté.

Décider ou être poussé dans le dos ? 

Dans ce système d’influence invisible, on comprend mieux pourquoi les chaines de télévision ont voté Front national pour l’Election européenne, et pourquoi le gouvernement est si timide dans cette campagne où « il s'agit, ni plus ni moins, de décider du sort de notre continent, de son rôle dans le monde, du modèle de société que nous voulons promouvoir. » Notre analyse nous fait dire que beaucoup d’influence a été utilisée pour que le Front National obtienne le plus haut score possible dans cette élection. Celle-ci n’aura pas d’effet direct sur les lois nationales puisque les prérogatives du Parlement Européen sont très faibles et ses députés frileux comme nous l’avons déjà dit. Il s’agit d’utiliser le séisme médiatique causé en France pour instiller la peur et faire passer ensuite des lois et traités atlantistes, comme le TTIP: si l’Europe pouvait être bientôt assimilée à un Parlement d’extrême-droite, il serait facile de faire accepter aux citoyens qu’on ne peut que «choisir» de se rapprocher d’un bienveillant et protecteur « grand frère américain ». 

Dans les démocraties occidentales, la liberté des citoyens c’est surtout de se faire duper, et celle des partis d’être instrumentalisé par des procédés dont l’origine leur échappe dans les profondeurs de l’histoire. 

Les conditions de la volonté souveraine

Dans ces conditions, on comprend que la première priorité que l’on doit attendre d’une élection n’est pas d’abord l’expression d’une volonté (fusse-t’elle celle du Président) mais bien celle des conditions pour pouvoir exprimer cette volonté. 

Ces conditions sont pour nous les suivantes, puisque la volonté authentique ne peut pas naître sans indépendance dans les actes et dans les pensées : 
  • La France doit retrouver l’indépendance de sa politique étrangère. Elle doit donc commencer par sortir de l’OTAN. Aucun traité à trahir, juste une lettre à envoyer comme le fit le général de Gaulle; 
  • La France doit retrouver ses valeurs. Le chemin sera long mais il commence sur celui de Damas. La France doit présenter ses excuses pour ses erreurs stratégiques en Syrie, en Lybie, en Ukraine, en Afghanistan et vis-à-vis de l’Iran; 
  • La France doit retrouver l’indépendance de sa diplomatie. Elle doit donc condamner catégoriquement tous les actes d’espionnage des Etats-Unis, démonter l’installation de la NSA sur le câble sous-marin à Toulon ; 
  • Le gouvernement de la France doit retrouver la confiance de ses citoyens et protéger leurs libertés. Il doit donc dénoncer tous les « partages d’informations de masse » avec la NSA et le GCHQ, renoncer à l’article 20 de la LPM, déployer des nouvelles infrastructures plus résilientes (par exemple rejoindre l’internet des BRICS) ; il doit aussi assurer une revue entièrement transparente du TTIP avec la société civile. Par exemple en aucun cas des intérêts corporatistes ne peuvent prévaloir sur les Etats en cas de litige. Aucun standard européen ne peut être diminué. Aucun OGM introduit, etc ; il doit aussi retirer toute machine à voter (qui sont à juste titre interdites en Allemagne). 

Ceci vaut pour la France, mais aussi pour l’Europe si on y ajoute : 
  • le désaveu du Service pour l’Action Extérieure de la Commission Européenne, et demande expresse de le cantonner à exécuter seulement les décisions prises par le Conseil Européen, en restreignant fortement son autonomie ;
  • la demande du retrait de toutes les troupes militaires américaines stationnées en Europe et ses territoires d’Outre-Mer. 

Voilà sur quel esprit chaque parti devrait se prononcer explicitement avant les élections. Sans l’établissement de ce socle préalable qui dépasse tous les clivages traditionnels droite-gauche, tout débat sur la construction européenne et le « Progrès » reste une vaine illusion. 
Cela permettrait aux électeurs d’effectuer un premier tri et de faciliter grandement le choix du « pour qui ». 
Et pour ceux qui après réflexion préfèrent l'abstention, ils choisissent donc de sortir du système politique actuel. Ils devraient aller au bout de leur logique et acheter avec leur euros des pièces d'or, ou adhérer à un système de monnaie locale (SEL). 

Vers une stratégie Euro-BRICS 

Sur le « pour quoi », ensuite: cet esprit d’indépendance permettra à la France, à l’Euroland, et à l’Europe de décider dans quelle stratégie s’engager. 
Notre préférence va logiquement à soutenir le développement des relations Euro-BRICS, parce que c’est la voix la plus porteuse dans la crise du système monétaire international, actuellement dans sa phase terminale. Le débat sur sortir ou non de l’euro n’a pas de sens si on ne répond pas d’abord à cette question brûlante. Nos préconisations sont donc : 
  • Affirmation du rôle positif pour l’Europe des récentes annonces de l’établissement du clearing en Yuan à Londres et à Francfort;
  • Affirmation de la volonté de tout mettre en œuvre pour que la France intègre dès que possible le nouveau système monétaire et financier en construction, en commençant par le souhait de faire entrer la France comme membre de la nouvelle Banque Mondiale de Développement initiée par les pays BRICS ;
  • Affirmation du rôle moteur qu’entend jouer la France parmi les pays de la zone euro avec ce programme, dans la seule ambition de créer de nouvelles synergies et un mouvement positif en levant les blocages existants ;
  • Affirmation de la volonté de la France de jouer désormais un rôle leader dans la définition et l'instauration rapide des nouvelles régulations bancaires, contre l'évasion fiscale, et notamment aussi concernant une union bancaire européenne la plus efficace possible ;
  • Développement d’une nouvelle stratégie visant à redynamiser les relations de la France avec les pays BRICS ; annonce d’une tournée diplomatique des leaders européens dans chaque capitale des pays BRICS. 

A partir de là, il s’agira pour chacun de se mettre humblement à la tâche de combler nos vides. 


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[1] Robert Parry, 'Secrecy & Privilege: Rise of the Bush Dynasty from Watergate to Iraq', The Media Consortium, 2004. 

[2] a) The Guardian, 09/2004 ; b) Antony C. Sutton, 'Wall Street and the Rise of Hitler', G S G & Associates Pub, 1976 ; voir aussi cette interview du Pr. Sutton.

[3] Peter Dale Scott, ‘Transnationalised Repression; Parafascism and the U.S.’, Lobster magazine, Issue 12, 1986. 

[4] Salon.com, 03/2014 ; Pour un aperçu des crimes de guerre commis depuis 1945, voir Jeremy Kuzmarov, 'Bomb After Bomb: US Air Power and Crimes of War From World War II to the Present', The Asia-Pacific Journal, Vol 10, Issue 47, No. 3, November 19, 2012. 

[5] Global Research, 03/2014. 

[6] Flux RSS des archives du département ISN à l'Institut Fédéral Suisse de Technologie à Zurich sur les réseaux Gladio ; Interview du Dr Ganser (12/2005) ; Documentaire de la BBC (06/1992). 

[7] Global Research, 08/2011. 

[8] J’ajouterai la référence dans un mois. Le lecteur qui la retrouvera dans l’intervalle gagne mon estime ! 


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Mise à jour:
2014/5/14: ajout de la référence 2 b)

2014/04/08

Combler le vide stratégique


Ecoutez cette interview sur Xerfi Canal de Philippe Baumard, Professeur des universités à Aix-Marseille Université et chercheur au sein de la chaire Innovation & Régulation des services numériques de l'École Polytechnique.
Pourrait-on imaginer titre plus explicite que celui de « vide stratégique » ? Assurément non. On doit donc être reconnaissant à Philippe Baumard, figure emblématique de la discipline de l’intelligence économique d’avoir aussi clairement mis les mots sur nos maux actuels.
Ce serait donc l’incompétence des élites qui serait l’un des facteurs explicatifs déterminants de la crise que nous vivons depuis bientôt 7 ans… si ce n’est plus.

Une interview menée par Jean-Philippe Denis.