2014/03/25

L’age d’or de notre ère est l’age de l’or

[english translation is here]

Vers un nouveau système monétaire international, Partie 2.


Nous avions commencé en janvier 2013 par établir la nécessité de résoudre le problème du système monétaire international, et sa priorité absolue.[1] 

Nous avons ensuite proposé en mai 2013 une stratégie permettant de préparer concrètement la résilience indispensable pour supporter le changement de système monétaire international.[2] Les diverses annonces officielles au cours des mois écoulés ont largement confirmé que cette anticipation était partagée.[3] 

La synthèse de cette stratégie a été à nouveau exprimée par Laurence Brahm le 21/10/2013: 
"Il ne s’agit pas de la suppression intégrale de l’ancienne architecture financière de Bretton Woods mais plutôt de la création d’une nouvelle structure parallèle à l’ancienne. A terme, les pays pourront choisir quelle architecture convient davantage à leurs propres plans de reconstruction et de rénovation." [4] 
L'âge d'Or (Zucchi)
Cette semaine de mars 2014 voit une nouvelle étape se franchir. Il ne s’agit rien de moins que de s’orienter d'ici 2015 entre la redite de la conférence de Vienne en 1815 (le Concert des Nations) ou celle de Yalta en 1945 (la Guerre Froide) qui entérinera les « nouvelles règles du jeu dans les relations internationales »[5]. 

En effet cette semaine en Europe un grand nombre de réunions bilatérales se précipitent: 
  • Le Président Xi avec le Premier Ministre des Pays-Bas, M. Hollande, Mme Merkel, puis à la Commission Européenne [6] 
  • Le Président Obama avec le Président Xi, et étend son déplacement à la dernière minute pour rencontrer les chefs d’Etat des Pays-Bas, d’Italie, de Belgique, des Emirats, de Corée du Sud, du Japon, puis une audience avec le Pape à Rome et une rencontre avec le roi d’Arabie Saoudite.[7] Sans oublier une rencontre prévue avec MM Barrosso et Van Rompuy [8] 
  • La réunion du G7 en marge du Nuclear Security Summit 2014 
  • Et d’autres rencontres bilatérales plus ou moins officielles et préparées entre d’autres chefs d’Etat qui vont profiter de leurs venues au Nuclear Security Summit 2014 
Officiellement il s’agit surtout de parler de la crise en Ukraine et en Crimée, ou de signer quelques contrats. Les communiqués publics en feront mention. 

Nous pensons que d’autres sujets bien plus importants, et liés, seront discutés: ceux relatifs à l'actuelle réorganisation du nouveau système monétaire et financier international.[8.1]

Montant des réserves des banques centrales étrangères en Bons du Trésor US conservées par la Fed; (Sources: St Louis Fed ; Conscience-Sociale.org)

Notre analyse est bien que la crise ukrainienne a été déclenchée par l’Etat profond américain en préparation de l’instauration de cette prochaine organisation.[9] Il s’agit de retenir l’UE dans la zone de domination des USA.[9.1] 

Le moment est venu de préciser ce que nous entendons par nouveau système monétaire et financier international. 
Nous pensons qu’il s’agit non seulement de former ce qui est déjà annoncé: 
  • Une Banque de développement des BRICS parallèle à la Banque Mondiale 
  • Un fonds commun de stabilité parallèle au FMI 
  • Des partenariats pour les échanges bilatéraux en parallèle de l’OMC 
mais d’aller beaucoup plus loin encore. 

Tout d’abord la Banque de Développement des BRICS devient désormais une « banque initiée par les BRICS pour le développement de toutes parties intéressées », et dont la gouvernance est ouverte à tout Etat désirant adhérer.[9.2] 

Ensuite, et c’est le plus novateur: il s’agit de créer une autre institution parallèle à la Banque pour les Règlements Internationaux (BRI / BIS)
Celle-ci est la plus ancienne institution financière internationale, et entièrement gouvernée par l’Occident (les 6 membres permanents et fondateurs sont les banques centrales de Belgique, France, Allemagne, Italie, U.K. et USA, qui peuvent avoir un double poids de vote – l’analogie avec les réunions d’Obama cette semaine n’est pas un hasard [10]) 

La BRI est la banque centrale des banques centrales, c’est-à-dire qu’elle organise et supervise les échanges entre elles… et notamment ceux concernant l’or physique. Les activités sur la régulation financière (les règles des comités de Bâle), beaucoup plus connues, ont été ajoutées bien plus tard, quand l'existence de cette banque est devenue publique alors qu'elle était gardée secrète depuis sa création.[10.7]

Le premier problème à régler pour la refondation du système monétaire et financier international n’est pas vraiment le choix d’une nouvelle monnaie. Ceci n’est qu’un moyen. Il s’agit avant tout d’assurer la stabilité des prix et le développement du commerce international. Sans cela, la seule alternative c’est la guerre sans fin pour les ressources qui seront de plus en plus rares. Il faut donc bien séparer le problème d'une monnaie de référence pour le commerce international, de celui d'une monnaie de réserve pour les banques centrales.

La dislocation géopolitique mondiale à la suite de la crise de 2008 a tranché le nœud gordien: il n’est plus besoin de prendre une décision pour l’ensemble des pays (ce qui a bloqué cette réforme depuis de longues années [10.6]). Désormais ce sont les pays BRICS qui ont l’initiative et la volonté d’avancer. Cette volonté est le facteur essentiel comme nous l’avons écrit: [10.9]
Le contexte géopolitique mondial est caractérisé avant tout par un basculement: déclin de l’empire Américain d’un côté et montée de l'initiative multipolaire des pays BRICS de l’autre. Parce qu’ils manquent cruellement d’autonomie de décision et de volonté, l’UE et le Japon se retrouvent ballottés par cette lame de fond de l’Histoire. 
Le choix est fait depuis plusieurs années: le commerce international sera basé sur l’or.[10.3] 
Comment cela va-t-il se passer en pratique ? Pas avec des bateaux ou des camions chargés de lingots, bien sûr. Il a fallu organiser comme nous le disions une « BIS-bis » qui puisse gérer une chambre de compensation pour les règlements (settlements) en or physique, et surtout lui adjoindre un ingrédient fondamental: permettre à nouveau les règlements du commerce international des marchandises au moyen de « Real Bills » (ou Gold Bills), comme préconisé par la Nouvelle Ecole Autrichienne d’Economie et les travaux du Pr Fekete.[10.4] Ceux-ci sont des effets réels de commerce (ou lettres de crédit ou billets à ordre) payables à échéance en or physique, et dont l'émission est strictement limitée par les commandes reçues. Ils permettent de multiplier la vélocité de la monnaie, sans aucun risque d’inflation.[10.1] 

On est très loin d’un simple standard « 100% or ». 

L’or est la seule monnaie (l'argent métal est côté en parité flottante par rapport à lui) comme tout le monde le savait depuis des millénaires. Aujourd’hui la plupart des gens l’ont confusément oublié, mais pas les banquiers centraux occidentaux qui ont essayé pendant un siècle de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.[10.8] En nous trompant, ils se sont trompés eux-mêmes et se sont mis à croire à leurs propres fariboles. Un échec historique et d'ampleur planétaire. Hélas, hélas, c'est un échec de l’esprit européen. Il faudra le reconnaître pour trouver sous nos pieds l’impulsion nous permettant de remonter de ce cimetière marin.[10.2] 

Les pays BRICS n’ont pas nécessairement besoin de l’Occident pour mettre en route ce système.[10.5] Rappelons ce qu’il remplace: les devises en dollar et les Bons du Trésor US (US Treasury) à la base des fameux « pétrodollars » sont remplacés par les effets de commerce réels (Gold Bills) qui vont permettre d’acheter du pétrole par exemple.[11] C'est la fonction de monnaie d'échange pour le commerce international.
Mais ces Bons du Trésor ont aussi une fonction de revenu puisqu’ils procurent un rapport lié à leur taux d’intérêt à moyen ou long terme - c’est d’ailleurs un défaut mortel de ce système. Il s'agit ici du problème de la monnaie de réserve pour les banques centrales.

Le nouveau système propose très astucieusement de découpler ces deux fonctions. La fonction de revenu pourra être apportée (le moment venu) par l’introduction d’obligation-or (gold bond), c’est-à-dire d’obligations libellées en masse d’or, qui produit un intérêt versé en masse d’or et dont le principal est remboursable en masse d’or (donc pas une simple obligation adossée à un collatéral or, et libellée en monnaie fiduciaire - ou gold backed bond). Là aussi, il faut une institution pour assurer l’émission de ces obligations. 

Remarquons que pour démarrer, il n’est pas du tout indispensable de remplacer les devises nationales fiduciaires par des pièces d’or. Les effets réels vont circuler en parallèle des devises, et la confiance des utilisateurs de ces devises se reflétera en temps réel dans le prix local de cette devise mesurée en mg d’or (c’est-à-dire l’inverse du 'prix de l’or' mesuré dans cette devise, qui est la vision habituelle que l’on a – une perception totalement fausse puisqu’on ne peut pas mesurer la longueur d’une barre avec un élastique: on doit faire l’inverse). D’où l’importance fondamentale de ne pas avoir de marché de l’or truqué comme actuellement à New York et Londres.[12]


Prix du dollar U.S. en mg d'or fin
(Sources: St Louis Fed; LBMA; Conscience-Sociale.org)

Les USA n’ont aucun moyen pour empêcher les BRICS de lancer ce système parallèle, concurrent de celui des US Treasury, et qui condamne définitivement l’attraction de ces dernières.  

Il ne reste alors aux décideurs américains (c’est-à-dire l’Etat public et l’Etat profond) que les possibilités suivantes comme nouvelles règles du jeu, puisqu'ils sont dos au mur [12.2]: 
  • soit accepter la cohabitation ouverte de deux systèmes parallèles, avec 100% des acteurs qui savent que le système dollar ne peut être concurrentiel (donc très rapidement un seul système qui perdure et tous les avoirs en US Treasury qui partent en fumée). Pudiquement cela s’appelle la « restructuration des actifs du marché des obligations américaines ». C’est le chemin de Vienne en 1815.[12.1] 
  • soit ne pas accepter cette cohabitation ouverte, c’est-à-dire refermer la porte pour se retrancher derrière et bâtir un mur le plus haut possible pour que personne ne puisse s’échapper de la zone Dollar. Pour que cette zone puisse durer le plus longtemps possible (tout en étant condamnée d'avance à cause de la déflation), il faut qu’elle soit la plus grande possible, et l’UE est donc une proie bien tentante (avec les réserves d'or qui lui restent) et très facile grâce aux gouvernements et à une Commission Européenne atlantistes et qui suivent docilement les intérêts de l’Etat profond américain. Il s’agit donc de leur faire signer le TTIP le plus vite possible, qui les convaincra rapidement de ne pas rapatrier leur or et d’abandonner l’euro (deux monnaies dans la zone US-UE, c’est une de trop) puisqu’ils ont déjà abandonné leur souveraineté. C’est la voie de Yalta en 1945. [12.3] 

La prochaine fois que vous croisez votre Président ou votre Premier Ministre, vous savez maintenant quelle bonne question lui poser: qu’a-t'il choisi à notre place et qui est censé tous nous engager?
Les pays BRICS tendent la main aux peuples Européens depuis 2009, et nos gouvernements leur affichent jusqu'à présent un dédain sans nom, préférant les ombres du monde d'avant.[13] Mais il n’est pas encore trop tard pour penser à notre place dans l'Europe et dans le monde, il reste quelques petits mois et le billet peut se prendre dès cette semaine. Hâtez-vous ou repentez-vous.

Ce qui se discute en ce moment en aparté est pourtant l'affaire de tous, et va nous engager pour bien longtemps. Ne subissez pas sans comprendre.


An error doesn't become a mistake until you refuse to correct it.
(O.A. Battista, 1917-1995)

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[1] ‘La crise écologique globale exige une refonte du système monétaire international’, Conscience Sociale, 01/2013 ; cet article se situait dans la continuité de la question fondamentale posée en 2011: 'How to replace the world trade reference currency’, Conscience Sociale, 06/2011

[2] a) ‘Vers un nouveau système monétaire international - partie 1’, version FR ou EN, Conscience Sociale, 2013 ; b) les prémices de cette stratégie se trouvent dans la conclusion de l'article de 2012: 'La géoéconomie des Bons du Trésor US', Conscience Sociale, 12/2012

[3] a) ‘China, Europe Agree on Currency Deal’, TheTrumpet.com ; b) ‘China's planned crude oil futures may be priced in yuan’, Reuters ; c) ‘India to resume paying Iran in Euros’, India Times ; d) ‘PBOC Says No Longer in China’s Interest to Increase Reserves’, Bloomberg ; e) ‘China’s central government has reportedly approved 12 new free trade zones, including ones in Tianjin and Guangdong’, The Diplomat ; f) ‘Harbinger: 23 countries begin setting up swap lines to bypass dollar’, The Examiner ; g) ‘FMI: La réforme de l'institution reste bloquée par Washington’, Les Echos ; h) ‘Dollar-based system is inherently unstable - The culprit is the dollar’, Financial Times ; i) ‘A Shanghaï, Pékin s'offre un laboratoire des réformes’, Le Monde ; j) ‘La banque de développement et le FMI des BRICS sont nés’, L’Express ; k) ‘Shanghai Free-trade Zone to lead on yuan reform’, South China Morning Post ; l) ‘IMF Quota and Governance Reform: Political Impulse Needed for Progress on Reform Process’, CIGI ; m) ‘South Korea, Australia ink US$ 4.5 billion currency swap agreement’, Sovereign Wealth Fund Institute ; n) ‘BRICS Bank: Caution is a good policy’, India&Russia Report ; o) ‘G20 regrets IMF reforms delay, India says can't wait for long’, Industan Times ; p) ‘Медведев: особую экономическую зону в Крыму будет курировать Козак’, RBC Daily ; q) 'Gold trading to open up to foreigners in Shanghai', SCMP, 03/2014 ; r) 'Russia without dollar - what are the risks?', pravda.ru, 03/2014

[4] a) ‘Les Brics veulent en finir avec l’extrémisme des marchés financiers’, RIA Novosti ; b) article original: ‘БРИКС положит конец рыночному фундаментализму’, RBC Daily 

[5] a) R. Cohen, ‘International Politics: The Rules of the Game’, Longman Group United Kingdom, 1982 ; b) Le Président Xi déclare ainsi cette semaine: "China is firmly committed to ... building a new model of major country relations", Reuters, 03/2014

[6] Le Parisien, 03/2014 

[7] The Guardian, 03/2014 

[8] Conseil Européen, 24/03/2014 

[8.1] Ne pas ignorer par exemple: a) 'Did Russia Just Move Its Treasury Holdings Offshore?', WSJ, 03/2013 ; b) 'Emerging Markets central banks sell US government bonds', Financial Times, 03/2014

[9] a) ‘La crise ukrainienne, un événement de la politique profonde’, Conscience Sociale, 03/2014 ; b) Pour la définition précise du terme 'Etat profond' voir 'La politique profonde et l’Etat profond (deep politics and the deep State)’, Conscience Sociale, 03/2014

[9.1] 'Escalade dans la réaction de survie des États-Unis: déclencher une guerre froide pour mieux annexer l’Europe', Global Europe Anticipation Bulletin n°83, 03/2014

[9.2] 'The Way Forward for the Brics New Development Bank', All Africa, 03/2014

[10] Obama et Cameron ont préparé cette réunion la semaine dernière: whitehouse.gov, 03/2014 

[10.1] Les Real Bills expirent au bout de 91 jours maximum.


[10.3] 'Building a strong economic and financial security barrier for China - Actively build and implement national gold strategies', In Gold We Trust, 09/2013

[10.4] Pour plus de détails sur ce fonctionnement, on pourra lire sa très récente annonce 'Gold Bills Payable in Gold Sovereigns', A.E. Fekete, 03/2014; Sur la distinction entre Real Bills et Gold Bills: entretien du Pr. Fekete avec Daily Bell, 03/2014

[10.5] L'ensemble formé par les BRICS est déjà suffisamment autonome: 'Sanctions effect: Russia to change its economic partners…for the better', Russia Today, 03/2014

[10.6] 'U.S. Dollar, Euro, Renminbi as invoicing currencies in international trade and as reserve currencies - A bibliography', Conscience Sociale

[10.7] Créée en 1930, son existence n'a été publiquement dévoilée qu'en 1977. Notons aussi que d'après les statuts le terrain de l'immeuble de la BIS n'est pas soumis aux lois suisses. La police ou l'armée ne peuvent y rentrer. Voir aussi 'Tower of Basel: The Shadowy History of the Secret Bank that Runs the World', Adam LeBor, PublicAffairs, 2013

[10.8] 'Bernanke Tells Congress: I Don't Really Understand Gold', Forbes, 07/2013 ; Mais ils ont reconnus eux-mêmes être au bout du rouleau : voir Conscience Sociale, 08/2013

[10.9] 'Focus' in Global Europe Anticipation Bulletin n°83, 03/2014

[11] Notons à ce sujet que les pays BRICS ont capitalisé sur l’expérience acquise par les achats de pétrole iranien en or par l’Inde, au travers de banques turques. Comme quoi l’embargo injuste décrété par l’Occident s’est révélé être une faiblesse qui allait entraîner d’énormes conséquences. L’Histoire est friande de ce genre d’ironie. Voir a) WSJ, 02/2014 ; b) Foreign Policy, 02/2014

[12] a) 'Sun Zhaoxue: The United States Intends To Suppress Gold To Ensure The Dollar’s Dominance',  In Gold We Trust, 01/2014 ; b) L'origine de cette stratégie remonte loin dans le temps. On peut citer par exemple: 'Minutes of Secretary of State Kissinger’s Principals and Regionals Staff Meeting, Washington, April 25, 1974', in FOREIGN RELATIONS OF THE UNITED STATES, 1973–1976, VOLUME XXXI, FOREIGN ECONOMIC POLICY, DOCUMENT 63 ; c) 'La Manipulation du Prix de l’Or', 24hgold, 09/2008 ; d) 'Barclays, Deutsche Bank Accused of Gold Fix Manipulation', Bloomberg, 03/2014 

[12.1] 'What the world needs is “19th century behavior', Russia in Global Affairs, 03/2014

[12.2] 'L'implosion du marché COMEX et la dé-américanisation du monde’, Conscience Sociale, 10/2013

[12.3] 'L'Union européenne: la nouvelle URSS', Vladimir Boukovski

[13] 'La dérive néo-conservatrice de la politique française', Agile Démocratie, 03/2014 

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Dernière édition: 10/4/2014, 8:43

2014/03/17

La crise ukrainienne, un évènement de la politique profonde


Oleh Tyahnybok faisant le salut de son parti Svoboda
La plupart des commentaires sur la situation en Ukraine se résume au choix d’un camp, ou des deux ensembles, pour trouver une solution à cette crise. Par solution, il faut hélas entendre solution de continuité de la crise, et non pas sa résolution.

Nous pensons qu’il est utile de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là. Cela pourrait éviter de nous enfermer dans des impasses, victimes d’une confusion généralisée.

Face à l'écroulement historique du système Dollar [1], et pour comprendre la stratégie actuelle de l’administration américaine, il faut d’abord souligner le contexte politique intérieur de ce pays, qui n’est plus depuis 1963 [2] qu’un simulacre de démocratie.[3] 

Nous devons le caractériser suivant les sciences politiques comme étant un Etat dual dans lequel l’Etat profond (deep State [4]) influence l’Etat public, dans une logique de lutte de pouvoir.[5] Le premier a pris un ascendant quasi complet. 
Nous avons précisé les définitions exactes et les preuves irréfutables de l’existence de cet Etat profond dans la synthèse bibliographique précédemment publiée.[6] En particulier, soulignons que l’Armée américaine (le Pentagone) est une composante de l’Etat public et non de l’Etat profond, bien que ponctuellement certaines équipes ou gradés en aient fait ou en font encore partie. C’est une distinction similaire à celle des membres de l’OAS au sein de l’Armée française.

L’évolution de la politique interne des USA au cours du siècle passé est évidemment très inquiétante et nous lui avions consacré un article l’année dernière.[7] 
Nous nous intéressons ici à l’influence de cet Etat profond sur la politique extérieure des USA.

La stratégie du chaos

Il est devenu évident depuis le début de la crise systémique globale que la stratégie choisie par le gouvernement des USA ne se fait plus en fonction des intérêts du peuple américain. Elle vise avant tout à préserver l’existence de l’Etat profond – à l’instar de toute structure institutionnalisée - à tout prix y compris celui de sacrifier tour à tour ses vassaux (car un tel pouvoir n’a véritablement pas d’alliés ou d’amis).

L’acuité de la crise ukrainienne et l’escalade des menaces de la part de Washington font resurgir la perspective d’un retour de la guerre froide, et également du spectre de frappe nucléaire qui l’accompagne.

Nous pensons pour notre part que s’il était vraiment dans le pouvoir des membres de l’Etat profond de lancer eux-mêmes une offensive nucléaire contre la Russie, l’Iran ou la Chine, ils l’auraient fait depuis longtemps. Ils ont essayé depuis la crise des missiles de Cuba.[8] Puisque cela ne s’est pas passé, c’est que l’Etat profond ne dispose pas (ou pas complètement) comme il le voudrait de cette chaîne de commandement (voir plus avant). 

Par contre disposant de moyens militaires hors de contrôle de l’Etat public (CIA, NSA, NSC…) il peut à loisir provoquer, créer des troubles, agresser sans cesse d’autres pays dans des conflits asymétriques.[9]

C’est une stratégie du chaos et de l’escalade des tensions internes et régionales pour couvrir le délitement de l’idéologie impérialiste dominante du XXème siècle à laquelle nous assistons. La crise Ukrainienne n’est que le dernier avatar.

Cette forme déliquescente de politique étrangère présente aux yeux de l’Etat profond plusieurs avantages :
  • Elle génère sa propre actualité erratique, qui détourne l’attention de la population intérieure et des pays vassaux envers les vrais problèmes posés par leurs systèmes réels de gouvernement ;
  • Elle rend toujours possible (mais très faiblement probable) une perte de sang-froid du pays agressé qui l’amènerait à attaquer ouvertement, fournissant un prétexte à toute forme d’escalade militaire et d’engrenage destructeur pour l’Etat Profond (puisque celui-ci, par construction des mesures secrètes de Continuité du Gouvernement,[10] sait le mieux se protéger dans les formes de conflits ouverts) ;
  • Si elle ne permet pas de reprendre l’avantage, cette stratégie permet de gagner du temps pour terminer de préparer le terrain à domicile : essayer d’augmenter les moyens de contrôle de sa population,[11] et en particulier essayer de trouver de nouveaux moyens de pression et de manipulation pour désarmer les américains (second amendement)… ce qui est encore loin d’être aisé.
  • Elle stresse les marchés financiers dont les acteurs sont encouragés à liquider leurs positions, c’est-à-dire à les transformer dans des assets liquides (stocks ou obligations, en particulier les Bons du Trésor US).
Notons qu’elle pousse également ces acteurs à thésauriser de l’or mais sur ce terrain l’Etat profond sait qu’il n’y a plus rien à entreprendre de plus que ce qui a déjà été fait :
  • manipulation des cours [12] pour retarder quelque peu l’échéance de la décomposition du système dollar,
  • corruption de la confiance envers la nature métallique des lingots officiels [13] (qu’il faut désormais re-tester [14] et/ou refondre),
  • leasing massif et re-hypothèque [15] de l’or national par les banques centrales pour distordre les prix du marché,
  • spoliation de l’or des citoyens, [16]
  • refus d’audit complet des stocks nationaux, [17]
  • création d’or papier frauduleux [18] car appuyés sur des stocks non audités,
  • manipulation de la publication des stocks officiels du COMEX [19] (depuis juin 2013 plus personne n’est responsable de la validité des données publiées).
Le prochain stade du refus d’honorer les contrats de livraison d’or physique aux marchés COMEX ou LBM ne constituera dans les faits qu’un aveu de reddition.[19bis]

Evolution sur 5 ans du stock d’or physique enregistré pour servir les retraits sur le marché COMEX ; source : 24hgold.com

L’idéologie et la dialectique de l’Etat profond américain

Pour mieux anticiper les évolutions et réactions des acteurs de l’Etat profond, il nous semble justifié d’après les éléments historiques que l’on ne peut pas s’arrêter à l’excuse de l’incompétence généralisée des structures de l’Etat public.[20]

Ces éléments historiques nous autorisent à associer deux tendances idéologiques d’extrême-droite qui irriguent les membres de l’Etat profond depuis des décennies :
  • tout d’abord la proximité [20bis] et le soutien depuis les années 20 des mouvements nazis [21] ou groupes parafascistes [22] dans de très nombreux pays [23] et dernièrement en Ukraine [24] (citons en particulier l’Opération PaperClip, et les réseaux d’insurrection Gladio (Stay-behind) dans toute l’Europe [24bis] – la tuerie en 2011 de Anders Behring Breivik près d’Oslo en Norvège [25] nous rappelant que ces réseaux dormants existent encore bel et bien de nos jours dans nos pays) ; 
  • ainsi que la collusion étroite des néoconservateurs avec le courant extrémiste et antidémocratique du Reconstructionisme Chrétien depuis les années 1980 [26] - ces fidèles sont souvent appelés « Dominionistes »[27] bien que le Reconstructionisme n’en soit qu’une sous-catégorie. L’apogée de leur influence au plus haut niveau de l’Etat se situe sous la présidence de G.W. Bush.[28] Signalons qu’une purge [29] vise ces derniers temps ces fidèles au sein du Pentagone, et en particulier chez les « missiliers »[30] pour notre plus grande sécurité semble t’il. 
La dialectique utilisée par les membres de l'Etat profond reprend en tous points ce qu'Orwell a décrit comme la doublepensée dans 1984 : [30bis]
To know and not to know, to be conscious of complete truthfulness while telling carefully constructed lies, to hold simultaneously two opinions which cancelled out, knowing them to be contradictory and believing in both of them, to use logic against logic, to repudiate morality while laying claim to it, to believe that democracy was impossible and that the Party was the guardian of democracy, to forget, whatever it was necessary to forget, then to draw it back into memory again at the moment when it was needed, and then promptly to forget it again, and above all, to apply the same process to the process itself – that was the ultimate subtlety; consciously to induce unconsciousness, and then, once again, to become unconscious of the act of hypnosis you had just performed. Even to understand the word 'doublethink' involved the use of doublethink.[...] 
The power of holding two contradictory beliefs in one's mind simultaneously, and accepting both of them... To tell deliberate lies while genuinely believing in them, to forget any fact that has become inconvenient, and then, when it becomes necessary again, to draw it back from oblivion for just as long as it is needed, to deny the existence of objective reality and all the while to take account of the reality which one denies – all this is indispensably necessary. Even in using the word doublethink it is necessary to exercise doublethink. For by using the word one admits that one is tampering with reality; by a fresh act of doublethink one erases this knowledge; and so on indefinitely, with the lie always one leap ahead of the truth.
Par exemple:
There is a difference between [political] assassination and killing .... The word 'kidnap' sounds to me like a term used in - in law. Remember that I'm a CIA agent, CIA background. We neutralise these things. We don't think... in criminal terms.
(déposition de B.L. Barker, membre du groupe secret 'Operation 40' de la CIA qui a notamment commis le cambriolage raté du Watergate) [30ter] 
Orwell le précise plus loin: « Si l'on doit gouverner, si l'on doit continuer à gouverner, on doit être en mesure de détruire tout sens de la réalité. Parce que le secret du gouvernement est de combiner la croyance en sa propre infaillibilité, avec le pouvoir d'apprendre des erreurs du passé ». Dès lors, chaque membre de l'Etat profond se transforme en pion crédule sans toutefois jamais manquer d'information vraisemblable, mais qui n'est pas la vérité. [30d]

Retenir fermement l’UE sous contrôle américain

Perdant du terrain et de l’influence sur le terrain domestique et parmi la majeure part des militaires du Pentagone dont le moral est au plus bas,[31] l’Etat profond a lancé plusieurs initiatives qui recouvrent les principes suivants :
  • Retenir fermement l’UE sous contrôle américain 
  • Ecarter l’UE des BRICS en attisant les tensions à toutes les frontières clés 
  • Restreindre la capacité stratégique de la Russie en utilisant l’OTAN et la suite des révolutions colorées 
  • Isoler la Chine de ses voisins asiatiques, attiser les tensions avec le Japon grâce au nationaliste Abe ou en Thaïlande 
  • Eviter le ralliement d’autres pays émergents autour des BRICS par l’arme monétaire (tapering) 
  • Reprendre pied en Amérique Latine (déstabilisation du Vénézuela) 
  • Répandre le chaos au Moyen-Orient (Syrie, puis Iran) en utilisant l’Arabie Saoudite qui se voyait ainsi déjà débarrassée de deux encombrantes puissances régionales (résultat : c’est le prince Bandar ben Sultan qui a été remercié [32] alors que Assad est toujours en place)  
On pourrait croire, comme nos dirigeants européens, que l'alliance avec l’UE (c’est-à-dire en fait sa vassalisation) est essentielle pour les USA. Il n’en est rien. Les dirigeants de l’UE ne pourront pas sauver les USA du naufrage complet du système dollar parce que rien ne le peut, mais ils prolongeront un peu plus les souffrances des peuples américain et européens.

Il importe peu de savoir si l’Etat profond américain pense vraiment que les USA avec l’UE et le Japon peuvent « sauver le système ». Nous savons que c’est impossible : la montée en puissance des BRICS, cumulée avec la fin de course actuelle de l’utilisation du dollar comme monnaie, sont irrésistibles (et au vu des évènements récents on a de bonnes raisons de douter de la solidité de la relation transatlantique : Le « Fuck the EU » de Mme Nuland résume bien la pensée profonde!). L’Etat profond cherche avant tout à gagner du temps, pour organiser au mieux son futur retranchement. 

Dans cette logique de simple pion, le projet Européen sera sacrifié à son tour, tout comme les Commissaires actuels. Ces derniers sachant leur reconduction impossible en juillet prochain, obtempèrent docilement à tous les desideratas de Washington et « poussent les feux » contre l’intérêt manifeste des citoyens européens sur tous les dossiers : Ukraine, Syrie, NSA, Lybie, OGM, TTIP... Ils trouveront certainement bientôt une place confortable dans un think-tank quelconque de Washington ou une université américaine... pour quelques temps. 

La sagesse voudrait que les dirigeants européens et leurs conseillers reconnaissent cette impasse historique et accompagnent le mouvement dans le bon sens. On ne retarde pas une naissance, on peut simplement la rendre plus douloureuse. Mais cela serait faire preuve d’un nouvel esprit européen actuellement en crise [32bis] et qui trouve son pinacle chez les élites européennes, et en particulier françaises. 

L’Ukraine pour éloigner l’UE des BRICS

Ecarter l’UE des BRICS est facile à réaliser : la construction européenne autorisée par Washington, conformément à son idéologie antidémocratique que nous avons décrite, s’articule principalement autour d’une technostructure non élue (la Commission Européenne) où l’influence anglo-saxonne est très forte.

Grâce aux documents de Snowden, nous savons que tous les leaders politiques européens sont étroitement surveillés par la NSA et son équivalent anglais le GCHQ depuis des décennies et, encore pire, que les appareils législatifs (et donc certaines des personnes clés qui étaient en charge) ont été corrompus pour éroder petit à petit le droit des citoyens au fil de certains articles de loi convenablement rédigés (par exemple dernièrement : l’article 20 de la LPM en France) [33]. C’est aussi ce que nous apprend dernièrement le témoignage de Snowden devant le Parlement Européen.[34]

Ces députés craintifs se sont hélas toujours refusés à utiliser leur unique pouvoir réel : celui de censurer la Commission et la forcer à démissionner – ce qui empêche dès lors tout contrôle des citoyens sur la Commission Européenne, même a posteriori. Tout est dit.

Seul dirigeant en Europe, Mme Merkel a osé élever un peu la voix suite au scandale des écoutes de la NSA et du GCHQ, mais se retrouvant isolée elle n’a pas pu utiliser ce moyen de pression. Le Parlement Européen est lancé dans une procédure bien plus longue. Donnera t’il son véto à la signature du TTIP ? François Hollande quant à lui est devenu quelques mois seulement après son élection plus Atlantiste encore que Nicolas Sarkozy, si c’était possible.[35]

Ce contrôle de nos faibles élites politiques a donc permis à l’UE de jouer l’un des rôles les plus honteux de toute l'histoire du continent: celui de soutenir la montée au pouvoir de forces néo-nazis en Ukraine comme nous l’avons vu, ceci contre l’aspiration de tous les peuples européens. 

Encore pire, les représentants de l’UE soutiennent les commanditaires des assassins des 100 victimes de la place Maidan : malgré la fuite de la conversation révélant à Mme Ashton la très probable intervention de snipers dirigés par l’opposition [36] (une tactique d’attaque sous fausse bannière hélas banale de la part de l'Etat profond pour manipuler les foules – ce qui est interdit par le droit international), aucun Commissaire européen ne s’est encore exprimé sur cette question brûlante. Si en Allemagne les médias se sont largement emparés de cette affaire, en France les articles de presse à ce sujet sont bien plus rares.  

C’est une nouvelle démonstration d’un contournement (hacking) politique de la volonté des citoyens Européens rendu possible par l’absence de tout contrôle démocratique effectif  de l’UE.

L’Ukraine sacrifiée, les dirigeants Européens complices

Gaz, pipeline : les aspects énergétiques ou géostratégiques [37] dans cette affaire ukrainienne sont certes historiquement importants mais désormais secondaires pour l'Etat profond.[37bis] Ce dernier ayant prouvé être incapable de dominer militairement l’Iraq ou l’Afghanistan sur le long terme, qui peut sérieusement imaginer un conflit ouvert entre l’Otan et la Russie pour arriver à lui retirer ses bases de Crimée (même sans compter l’appui de la Chine et de l’Inde qui ont déclarés leur support à la Russie) ? 

Là encore, l’objectif réel est la division des peuples et la guerre de l’information, la lutte armée asymétrique. La volonté de puissance s’est transformée en méprisable ambition de chaos sans le moindre égard pour les vies du peuple ukrainien.

Nous pouvons résumer l’évolution prochaine de la situation intérieure de l’Ukraine en trois courtes dépêches :
  • Comme nous l’avions anticipé, le tout premier geste du nouveau « premier ministre » à son retour de Washington a été l’envoi précipité aux USA de la réserve d’or de la banque centrale d’Ukraine [38] (soit tout ou partie des 36 tonnes déclarées en décembre 2013 d’après le WGC). Ils seront aussitôt échangés à vil prix contre de vils dollars, ou bien mis en leasing et re-hypothéqué ce qui permettra au COMEX de tenir un mois de plus. Bref le peuple ukrainien ne le reverra jamais. Il est significatif de remarquer que les nazis se ruaient aussitôt sur l'or des banques centrales dans les pays qu’ils ont envahis au cours de la 2ème Guerre Mondiale. 
  • Dmitry Yarosh, le chef du mouvement nationaliste ukrainien radical « Secteur Droit », a exigé que les autorités de Kiev ouvrent les arsenaux militaires pour armer ses miliciens.[39] On peut s’attendre à des exactions d’escadrons de la mort contre la population (russophone ou non, de confession juive ou non, tout sera bon pour rajouter de la confusion) 
  • Pendant les émeutes de février en Ukraine des dépôts militaires ont été pillés, et des dizaines de systèmes de missile anti-aérien portatifs (MANPADS) ont disparu.[40] Cela a été commenté par le Président du Conseil des ministres de la République autonome de Crimée sur son compte officiel Twitter.
Il faut donc s’attendre à une dispersion de ces armes sur le marché noir international, et à des attentats particulièrement violents sur le sol ukrainien et ailleurs dans le monde là où des gouvernements démocratiques résistent encore. Avec la présence en Ukraine de la NED,[41] une des vitrines de la CIA,[42] leur exportation illégale fait partie de la routine.


Former ces cœurs et ces esprits, les réveiller plutôt, c'est la tâche à la fois modeste et ambitieuse qui revient à l'homme indépendant. Il faut s'y tenir sans voir plus avant. L'histoire tiendra ou ne tiendra pas compte de ces efforts. Mais ils auront été faits.
(A. Camus ; Le manifeste de l'Homme Indépendant, 24/11/1939)




[1] Pour une courte synthèse géoéconomique actuelle du système dollar, voir ‘Global Europe Anticipation Bulletin’ n°83, L.E.A.P. (15/03/2014) ; Pour d’autres détails voir les indicateurs clés de Conscience-Sociale.org
[2] Peter Dale Scott, 'The Doomsday Project and Deep Events: JFK, Watergate, Iran-Contra, and 9/11', The Asia-Pacific Journal Vol 9, Issue 47 No 2, (11/2011); Peter Dale Scott, ‘The Doomsday Project for Violent Power: America's Decline from Democracy to Empire since World War II’, Rowman & Littlefield Publishers, 2014
[3] Il n’y a plus de démocratie aux États-Unis’, La Libre, (02/2014)
[4] Peter Dale Scott, ‘The State, the Deep State, and the Wall Street Overworld’, The Asia-Pacific Journal, Volume 12, Issue 10, No. 5, (03/2014) 
[5] Salon.com, 03/2014
[6] La politique profonde et l’Etat profond’, Conscience-Sociale.org (03/2014)
[7] L'inéluctable contre-revolution du peuple américain‘, Conscience-Sociale.org (03/2013)
[8] Voir le dossier ‘Cuban Missile Crisis’, Mary Ferrell Foundation
[9] Peter Dale Scott, ‘La machine de guerre américaine : La politique profonde, la CIA, la drogue, l'Afghanistan’, Editions Demi-Lune, 2012 ;
[10] Peter Dale Scott, 'Continuity of Government' Planning: War, Terror and the Supplanting of the U.S. Constitution, The Asia-Pacific Journal, 21-2-10, (05/2010).
[12] Bloomberg, 03/2014
[13] Business Insider, 09/2012
[15] Silverdoctors.com, 06/2013
[16] Executive Order 6102 de 1933, Wikipedia.org
[17] Conscience-Sociale.org, 10/2012 ; et 11/2012
[18] wealthdaily.com, 11/2011
[19] Silverdoctors.com, 11/2013
[19bis] Conscience-Sociale.org, 10/2013
[20] Ainsi que le laisse pourtant entendre Charles Hugh Smith, 03/2014
[20bis] Robert Parry, 'Secrecy & Privilege: Rise of the Bush Dynasty from Watergate to Iraq', The Media Consortium, 2004
[21] a) The Guardian, 09/2004 ; b) Antony C. Sutton, 'Wall Street and the Rise of Hitler', G S G & Associates Pub, 1976 ; voir aussi cette interview du Pr. Sutton.
[22] Peter Dale Scott, ‘Transnationalised Repression; Parafascism and the U.S.’, Lobster magazine, Issue 12, 1986
[23] Salon.com, 03/2014 ; Pour un aperçu des crimes de guerre commis depuis 1945, lire Jeremy Kuzmarov, 'Bomb After Bomb: US Air Power and Crimes of War From World War II to the Present', The Asia-Pacific Journal, Vol 10, Issue 47, No. 3, November 19, 2012.
[24] Global Research, 03/2014
[24bis] Flux RSS des archives du département ISN à l'Institut Fédéral Suisse de Technologie à Zurich sur les réseaux Gladio ; Interview du Dr Ganser (12/2005) ; Documentaire de la BBC (06/1992)
[25] Global Research, 08/2011
[26] Political Research Associates PublicEye.org, 06/1994
[27] theocracywatch.org, 09/2008
[28] Yurica Report, 02/2004
[29] Veteran Today, 03/2014
[30] NBC News, 05/2013 ; Defense One, 11/2013 ; Clearance Jobs, 01/2014 ; Daily Mail, 09/2013 
[30bis] E.A. Blair, dit 'George Orwell', 1903-1950; '1984', 1949.
[30ter] CBS interview, c.1976.
[30d] A titre d'exemple de la perméabilité de la société à ces faux concepts, voici des extraits du 'Lucifer's lexicon' paru en 1975 dans Reason, p94: 
collective security, n. A system for the maintenance of world peace through world war. 
security, n. Freedom from freedom.
subsidy, n. Government aid to a private commercial enterprise deemed beneficial to the public-but not by the public. Government aid to the Plunderprivileged. 
supplicant, n. One who has the independence to stand on his own two knees.
tax, n. A payment made to a government for servitude, rendered. 
tax, v.t. To fleece the sheep; to pluck the geese; to milk the cowed.
[31] WND, 10/2013
[32] Al-Manar, 01/2014 ; Global Research, 03/2014
[32bis] Conscience-Sociale.org, 02/2014
[33] Voir le dossier sur la Quadrature du Net
[34] Lire la transcription complète ici et en particulier la réponse à la première question posée.
[35] Agile-Democratie.net, 03/2014
[36] Voir les principaux articles de presse consacrés dans chaque pays européen au scandale SniperGate : Conscience-Sociale.org, 03/2014
[37] Michel Collon, 03/2014 ; Gordon T. Long, 03/2014
[37bis] Et ceci depuis bien longtemps comme nous l'apprennent les Archives Nationales US: 
Prs. Richard Breitman et Norman J.W. Goda, "HITLER’S SHADOW Nazi War Criminals, U.S. Intelligence, and the Cold War", 2009, published by the National Archives; voir en particulier le chapitre 5 Collaborators: Allied Intelligence and the Organization of Ukrainian Nationalists
[38] a) Global Research, 03/2014 ; b) voir aussi les articles suivants:
 38.138.238.338.438.538.638.738.838.938.10, 38.11, 38.12  ; nous l'avions anticipé le 7 mars.
[39] Russia Today, 03/2014
[40] Russia Today, 03/2014
[41] al Jazeera, 03/2014
[42] Voir le dossier du Center for Media and Democracy

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Modifications post première publication:
- 17/04/2014: ajouts des références 38b
- 14/05/2014: ajout de la référence 21b
- 12/7/2014: ajout de la référence 30d
- 10/5/2015: ajout de la référence 37bis