2012/10/31

Courage et Honneur


 Le 30 Octobre 2012, Franck Biancheri est décédé. Son oeuvre est plus que jamais vivante.

Vous ne pouvez comprendre l'Europe d'aujourd'hui et le monde de demain si vous ignorez ce qu'il a apporté.
Nous tous lui devons beaucoup.
Plus que sa mémoire et sa lucidité, cet homme politique d'action et de courage, pétri de démocratie, nous a légué des idées et concepts qui ont marqué et marqueront notre Histoire. Il est un repère de notre conscience sociale.

2012/10/24

Monetary war : from sovereign debt to sovereign gold

 As I wrote in "Le nerf de la guerre monétaire", behind sovereign debt, there's gold. Because the supposed-to-be-deadly Euro sovereign debt crisis is over, and the Euroland is successfully running towards much stronger integration, a new battlefield is being investigated : "Audit the gold Reserves". 

This is a very tactical game, and here are some recent developments:
 We, Europeans, must not be worried. We believe NY Fed when they say the german gold is there. And even if it weren't NY Fed is good for its replacement.

[This article was first updated 10/28 : add links about statements published 10/25 ; it will be further updated depending on future new important publications or press releases]

2012/10/19

The international role of the euro remains unchanged after the last crisis : ECB review

This 11th annual review of "The international role of the euro" presents the main findings of the continued monitoring and analysis conducted by the ECB and the Eurosystem looking at the development, determinants and implications of the use of the euro by non-euro area residents. This review also examines in greater depth issues that have a bearing on the euro’s international role, the global currency order and the international monetary system (Part #1). This analysis is also  presented in the form of four special features (articles #2 to #5).

Contents:

1. Recent developments in the international use of the euro.
2. Foreigners’ appetite for euro area securities during the sovereign debt crisis.
3. The Chinese dominance hypothesis and the potential emergence of a tripolar global currency system.
4. When did the US dollar overtake the Pound Sterling as the leading international currency? The “old view” versus the “new view”.
5. Was unofficial dollarization / euroisation an amplifier of the global crisis of 2007-09 in emerging economies?
6. Statistical annex.

PDF Version :  1.64 MB (en)
ePUB Version:  10.3 MB (en)

The 4th article, based on work by Chitu, Eichengreen and Mehl, and the 3rd one, based on work by Fratzscher and Mehl, bring new details on a topic familiar to the readers of Conscience Sociale ( How to replace the world trade reference currency ? ) ;  Part 1.3 proposes updated elements to the topic covered on this page : US Dollar (and Euro) as invoicing currency.
The whole review certainly deserves your strong attention.

2012/10/11

Le lectorat de Conscience Sociale

Il est toujours intéressant de mieux connaitre son lectorat. Pas ses lecteurs bien sûr : les statistiques fournies par Google sont complètement anonymes, sans IP, gage de la protection de la vie privée. 

J'ai simplement recherché dans les statistiques disponibles entre 2008 et 2012 (5 ans) les libellés des routeurs qui précisent explicitement un nom connu d'institutions ou de sociétés. Les visiteurs de ce blog à partir de leur domicile ne sont donc pas concernés, ni les routeurs au nom banalisé.
Un rapide bilan, sans exhaustivité, indique ainsi que Conscience Sociale a été visité par :
  • 175 universités différentes ou établissements de recherche dans le monde, spécialisées en sciences exactes ou sociales. Vous retrouverez des établissements très connus dans cette liste, mais je suis fier de chacun d'entre eux ;
  • 53 banques, banques centrales ou établissements financiers dans le monde. On retrouve là aussi les noms les plus connus ;  
  • 36 ministères, institutions gouvernementales ou supra gouvernementales : Parlement Européen, Commission EU, Conseil de l'Union Européenne, OCDE, cour des comptes, Cour Européenne de Justice, Nations Unies, mais aussi US Navy, US Army, le CEA, le World Economic Forum... et sans compter dans ce chiffre les nombreuses institutions de gouvernement à l'échelle locale, départementale, régionale, county, US State, en France, US, UK, Canada. J'en suis particulièrement heureux !
  • 40 sociétés mondialement connues dans les secteurs industriels ou du commerce, dont 7 très liées aux équipements militaires 
  • 13 sociétés mondialement connues dans le secteur IT (cf l'approche éditoriale de ce blog début 2008)
  • 8 sociétés spécialisées dans les médias ou Think-Tanks (Times, NY Times, TF1, Canal Plus, Radio France, Peterson Institute, sans compter le LEAP/E2020 bien sûr...)
Une aussi large répartition n'est pas courante ! Mais je pense qu'elle est le miroir fidèle de l'éclectisme et de la rigueur éditoriale de Conscience Sociale qui forme le socle de son approche transdisciplinaire, et le signe tangible d'une certaine diffusion de ses idées. 

Je remercie donc sincèremet mes lecteurs pour leur intérêt et leur fidélité. Cela me donne quelques nouvelles idées mais je n'en dis pas plus... :)



2012/10/02

La minute nécessaire

  vient de publier un article à propos de la volonté affirmée des pays de la zone euro, qui est un modèle d'amalgames et de comparaisons approximatives. 

Pour présenter sa construction rhétorique, j'ai choisi de reprendre son texte en remplaçant les termes "l'euro / L'Europe" par "la politique sécuritaire / les Etats-Unis". Voyons ce que ca donne :

"Présenter la politique sécuritaire des Etats-Unis comme un choix irréversible permet de maintenir une pression plus forte sur les pays « sous protection » et leurs populations.  
Depuis la fin des années 1970, la théorie des jeux s’est répandue dans les milieux universitaires, ce qui a conduit les « macroéconomistes » à insister sur la  notion d’engagement  – une stratégie qui  limite le degré de liberté des décideurs politiques.  
Même si elle n’est pas historiquement exacte, la légende de Hernan Cortés est l’un des meilleurs exemples d’engagement stratégique. Voulant conquérir le Mexique, il décida de brûler les navires sur lesquels il était venu d’Espagne avec son armée. A première vue cet acte parait insensé : pourquoi détruire volontairement le seul moyen de se sauver en cas de défaite ? Cortés aurait expliqué qu’il a fait cela pour motiver ses troupes. Sans fuite possible, les soldats étaient encore plus motivés pour l’emporter. Alexandre le Grand aurait fait quelque chose d’analogue lors de la conquête de la Perse.  
Pour être efficace, un engagement stratégique doit être crédible – autrement dit, il doit avoir un caractère irréversible. En ce sens, la stratégie de Cortés était parfaite: en cas de défaite, les Espagnols ne pouvaient reconstruire les navires brulés. Mais un engagement stratégique doit aussi être coûteux en cas d’échec: si Cortés avait perdu, aucun soldat espagnol n’en serait sorti vivant. C’est ce qui a contribué à motiver ses troupes. S’il avait échoué, il aurait sombré dans l’oubli ou aurait laissé l’image d’un illuminé et arrogant, se croyant capable de battre tout un empire.  
La création des banques centrales a été l’une des premières applications de cette stratégie à la politique économique. On dit que les responsables monétaires doivent être indépendants du système politique, parce qu’à l’approche d’élections, les dirigeants élus risquent de faire pression sur eux pour faire baisser provisoirement le chômage, même si cela entraîne une inflation permanente. Pour éviter cette situation, les États doivent isoler les responsables des banques centrales des interférences politiques.  
Beaucoup de « macroéconomistes » attribuent la baisse continue de l’inflation depuis le début des années 1980 à cette stratégie appliquée un peu partout. Encouragés par leur succès, les dirigeants politiques ont commencé à l’utiliser dans d’autres domaines. Ainsi ils ont «vendu» la libéralisation financière à l’opinion publique comme un engagement en faveur d’une politique favorable aux marchés. Si un gouvernement ne s’y conformait pas, la fuite des capitaux le mettrait à genoux.
Les emprunts colossaux réalisés par les États auprès de l’étranger, des caisses d’émission monétaire ou même d’unions monétaires relèvent de la même stratégie.  La création d’une politique sécuritaire mondiale n’est rien d’autre qu’une forme extrême d’engagement : les Etats-Unis ont essayé de lier leur sort à la discipline d’achats des bons du Trésor US par les autres pays.

Le recours de plus en plus fréquent à cette stratégie pose la question de la démocratie. Cortés n’a pas fait de sondage avant de brûler ses navires. La stratégie d’engagement stimule la motivation, mais elle est risquée.  
Heureusement, aujourd’hui ce sont des gouvernements élus démocratiquement qui prennent ces décisions censées traduire la volonté du peuple. Mais étant donné leur nature, ces décisions méritent un examen tout particulier, car elles sont par essence irréversibles.  Liant les mains des gouvernements à venir, elles sont équivalentes à des amendements constitutionnels . De ce fait leur adoption devrait être soumise à un processus d’approbation spécifique.
Cette question est cruciale quand l’engagement présente des avantages plus attirants à court terme que celui de brûler les navires. Ainsi, quand le gouvernement US commence à emprunter à l’étranger pour financer en priorité sa politique sécuritaire, ou choisit d’entrer dans une guerre au nom de la démocratie, la sécurité des citoyens parait mieux garantie. Ce type d’avantage immédiat est bien plus visible que le coût potentiel de l’engagement dans le futur. Avec cette stratégie, un gouvernement machiavélique peut pousser un électorat réticent à accepter une politique contraire à sa volonté.
C’est là que réside le problème. Pour les pétro monarchies, le Japon et UK, mais en premier lieu pour les élus US, accepter la politique sécuritaire a été – explicitement ou pas – un moyen de contraindre leur population à accepter un certain degré de perte de liberté qu’elle n’aurait pas adoptée d’elle-même. S’agissait-il d’une décision démocratique ou de la manipulation de la population par une élite «éclairée»?
Je crains que cette dernière hypothèse ne soit la bonne, ce qui pourrait expliquer le ressentiment qui monte contre les Etats-Unis. Et pour couronner le tout, certains dirigeants US n’assument pas leurs décisions passées. Ils ne veulent pas admettre que ce sont eux ou leurs prédécesseurs qui ont brûlé les navires. Ils rejettent la responsabilité sur le terrorisme. Aussi, la politique sécuritaire des Etats-Unis, au lieu de favoriser sa cohésion sociale, divise encore davantage."

Etonnant, non ?