2011/06/27

Les jeunes Européens : une génération en quête d’un destin collectif entre héroïsme et accablement [Partie 1]

 Les jeunes Européens supportent en première ligne des conséquences de la crise systématique globale.[1] Suivant l’exemple du Printemps Arabe, ils manifestent spontanément en masse avec des revendications similaires, au moment où l’avenir promis leur apparaît insupportable.[2] L’analyse des forces de changement au sein de cette génération particulière nous conduit à les placer comme pivot dans l’anticipation d’ici 2030 des profondes évolutions sociales à l'échelle européenne[3]. Si cette mutation est certaine, la dérive extrémiste reste possible à la place de la refondation sociale. C’est un destin collectif que cette génération va se forger, et dont une des clés réside dans la rapidité du partage du pouvoir avec la génération des baby-boomers.

La première partie de notre sujet, objet de cet article, s’intéresse à l'approche historique focalisée sur la notion de garantie des droits. Nous proposerons en complément la semaine prochaine une conception générationnelle de l'anticipation sociale.

L’anticipation est un investissement d’avenir

Hier confié par désintérêt ou négligence aux lobbies et pouvoirs transnationaux, puis ces trois dernières années aux économistes en mal de nouvelle crédibilité, les peuples reprennent directement en mains leur avenir. Ils sont maintenant convaincus que c’est d’eux seuls que peut venir une refondation d’un système qui est chaque jour moins soutenable. C’est bien la leçon sociale historique apportée par les révolutions de jasmin.

Le constat s’impose : la fin du statu quo impliquée par la crise systémique globale nous pousse à investiguer collectivement notre avenir et les initiatives se multiplient, signe d’un immense besoin. Parmi les méthodes d’investigation, l’anticipation politique est certainement celle qui connaît le plus de résultats probants dans le contexte actuel[4]. C’est également le prisme sous-jacent utilisé dans la construction du récent et remarquable ouvrage " 2033 Atlas des futurs du monde "[5], mais qui n'aborde pas le volet social. Nous constatons la grande difficulté de son traitement, alors qu’il est bien le point focal de tous nos efforts pour appréhender notre avenir[6]. Cette difficulté conduit le plus souvent à un traitement sous forme de fiction romanesque, ce qui diminue son impact sur les décisions[7].

Le champ social regroupe d’une part les rapports encadrés par le Droit ou l’usage ; et d’autre part par les rapports informels, regroupés sous les termes de mœurs, de culture, de conventions. Notre approche sur le premier volet est historique, et générationnelle sur le second[8].

Le cadre historique du Droit pour l’anticipation sociale

L’histoire de la construction des droits depuis 333 ans fonde le cadre commun européen et son désir d’universalisme depuis l’époque de la colonisation[9]. On peut souligner de cette histoire plusieurs grands traits :
  • La construction du droit international de l’individu sur la base du modèle social européen ; or la notion du rapport de l’individu avec la société n’est pas une constante universelle. La culture sociale dans certains pays asiatiques depuis des siècles ou des millénaires obéit à d’autres principes fondateurs. Ceci rend très complexe et très lente l’assimilation réelle des Droits de l’Homme dans ces sociétés.
  • La construction du droit des peuples à la suite des droits de l’individu, ne doit pas nécessairement laisser penser qu’ils présenteraient donc en eux la même faille originelle que mentionnée ci-dessus.
  • L’Etat-providence assure la garantie des droits au travers des services publics ; A partir de 1945 il est très concrètement mis en action dans le célèbre programme socio-économique du Conseil National de la Résistance[10] rédigé en 1944 par des représentants d’une jeune génération[11], au moment même où la France vivait les heures les plus sombres de son histoire. C’est bien son établissement et la démolition progressive des réalisations de ce programme[12] qui sont au cœur de l’actualité sociale et politique en Europe jusqu’à aujourd’hui, et en particulier en France.[13]
  • Ces droits sont majoritairement portés au niveau des institutions internationales. Or " la garantie des droits interroge la nature et la légitimité des pouvoirs " [14].


Garantir les droits

La dislocation géopolitique mondiale qui est en cours affaiblit les instances onusiennes. Elles sont le plus souvent impuissantes à garantir les droits, au bénéfice de la loi du plus fort et des justices à deux vitesses. L’inégalité de l’accès au droit s’aggrave.

L’Etat-providence est la forme politique qui a concentré au maximum la garantie du droit, dans ses représentants et ses quelques hauts technocrates. Ce point de faiblesse (« single point of failure ») a donc logiquement subi les assauts du récent néolibéralisme. Il s’agit toujours de la même logique déjà présente dès 1977 quand les états pétroliers ont été retournés par les grandes puissances contre les pays en développement[15]. Ici ce sont les dirigeants politiques puis les PDG des sociétés transnationales qui sont retournés contre les citoyens les plus démunis, en échange de financement de campagne ou de généreux bonus. Les frontières toujours plus floues entre vie politique et grands acteurs économiques ont rapidement affaibli la garantie des droits, ainsi que l’égalité de l’accès à ces droits en particulier par l’érosion des services publics. En utilisant contre lui l’arme monétaire et les crises de la dette, l’Etat-providence est d’autant plus démuni qu’il est bientôt possible de le court-circuiter d’un bloc en lui imposant des mesures de dérégulation, telles les mesures du « consensus de Washington » dictées par le FMI, notamment pour la libre circulation des capitaux et l’ouverture des services publics à la concurrence, qui exacerbe la compétition internationale des acteurs privés toujours plus grands, toujours plus influents. Voilà la fracture sociale qui s’agrandit, accompagnant les dérives des démocraties vers l'oligarchie. Voilà les forces néolibérales du secteur privé, en accroissement géométrique, qui instaure sa propre logique transnationale au détriment de forces étatiques (régulation et politique sociale) cantonnées à l’intérieur de leurs frontières.

Auparavant, Marx au XIXe siècle avait proposé l’approche matérialiste de la garantie des droits par la lutte des classes dans l’Etat-nation. La dérive dictatoriale du modèle communiste et sa chute au XXe siècle semble avoir condamné l’approche.

En attendant la suite…

Dans ces conditions, comment envisager différemment de garantir les droits ? Quelles conséquences sur le champ social ? C’est précisément sur ce sujet que j’interviendrai lors de l’une des tables rondes du Congrès citoyen "Six réformes clés pour une gouvernance démocratique de l'Euroland" les 2 et 3 juillet prochain à Paris. Vous en retrouverez une synthèse dans la deuxième partie de l’article qui sera publiée les jours suivants.


[1] " Le taux de chômage des jeunes a augmenté de 6 points dans les pays de l'OCDE (2,5 fois plus que l'ensemble des actifs), effaçant l'amélioration des dix années précédentes " (Centre d’Analyse Stratégique, 05/2011). Voir aussi la Carte interactive.
[2] "Il y a un désir mimétique du printemps arabe chez les jeunes européens" (Libération, 05/2011) ; "A Madrid, les jeunes réinventent les principes libertaires" (Rue89.com, 05/2011). La "Jeunesse sans futur" scande "Sans maison, sans boulot, sans retraite, sans peur !"
[3] Cet article ne s’attache pas à détailler davantage le contexte géopolitique, géoéconomique, géostratégique et écologique d’ici 2030. Il ne considère que le périmètre européen vu sous l’angle social, par un regard d’européen en 2011.
[4] Nos précédents travaux ont appliqué cette méthode à l’économie écologique : Magazine d’Anticipation Politique n1, Automne 2010 ; MAP n2, Hiver 2011
[5] " 2033 Atlas des futurs du monde " Virginie Raison, 11/2010, Ed. Robert Laffont.
[6] Concernant la France, voir "Danse sur un volcan" Jérome Defaix (Magazine d’Anticipation Politique n1, Automne 2010).
[7] Dans le cas des USA, voir par exemple " 2030: The Real Story of What Happens to America " Albert Brooks 2011, St. Martin’s Press.
[8] Pour les USA voir "The emergence of Millennials as a political generation" Neil Howe, Reena Nadler, 02/2009.
[9] Droit à l’autonomie personnelle (Habeas Corpus 1679/Angleterre, Bill of Rights 1689/Angleterre) ; déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1789-1792/France) ; abolition définitive de l’esclavage (1848/France) ; droit international des conflits armés (depuis 1856) ; conventions de l’organisation internationale du Travail (depuis 1930) ; déclaration universelle des droits de l’homme (1948/UN) ; convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (1950/UE) ; droit international de la mer (depuis 1958) ; déclaration de Singapour (1971/Commonwealth) qui termine la décolonisation pour les pays Européens ; déclaration universelle des droits des peuples (1976); pacte international des droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC 1976/UN) ; pacte international des droits civils et politiques (1976/UN); charte internationale du sport (1978/UN) ; déclaration sur le droit au développement (1986/UN) ; convention sur la lutte contre la corruption (1997/OCDE) ; dispositions sur la Protection de la vie privée à l'échelon international (1998, UE/OCDE) ; charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne (2004/UE) ; protocole additionnel au PIDESC (2008/UN). On remarquera de plus les initiatives en cours de la société civile pour un Pacte des peuples sur les biens communs et les droits collectifs, pour une Charte des Droits de l’Homme et Principes pour Internet (IRP 2008), et la déclaration du droit à informer et être informé (Forum Social Mondial 2011). Voir aussi " Une stratégie altermondialiste ", Gustave Massiah 2011, Ed. La Découverte.
[10]  "Programme du Conseil National de la Résistance" (wikisource, 03/1944).
[11] Les rédacteurs ont 40 ans en moyenne
[12] " Les jours heureux – Le programme du CNR de mars 1944 : comment il a été écrit et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition " collectif 2010, Ed. La Découverte.
[13] " Walter retour en résistance " Gilles Perret 2008, prod. La Vaka ; " Indignez-vous ! " Stephane Hessel 2010, Indigènes Ed.; " Concordance des temps " France Culture 02/2011; "De l’indignation à l’action" Mouvement Citoyens Résistants d’hier et d’aujourd’hui 03/2011 ; " Engagez-vous ! " Stephane Hessel 2011, Ed. de l’Aube.
[14] " Une stratégie altermondialiste ", Gustave Massiah 2011, Ed. La Découverte

2011/06/26

How to replace the world trade reference currency ?

In order to contribute to answer this question, we have chosen to study facts in recent history, i.e. the replacement of Pound Sterling by US dollar during the XXth century. It is difficult to find accurate information about how this change occurred. Central Banks' archives are not available to the general public. But a recent work by Schenk[1] shed new light on this question.

We will introduce relevant data aggregates coming from IMF to figure out the current status and the dire anticipated future for the US dollar.

From a reserve currency to a dominant currency

First, Schenk has pointed to the need to distinguish the reference currency used for the usual international trade from the dominant currency in central banks reserves. The currency used for the international trade is a simple political choice, based on the known currency stability at this time. US dollar was chosen in Bretton Woods, 1944.

Second, the choice of world trade reference currency has only little link with the current dominant currency in central banks reserves. Read the sentence on page 4, Ref[1]: "...the dominant reserve currency shifted from sterling to the USD and back again during the inter-war period." [2]
Technically, this currency used for the international trade can be replaced in a few months with the current computing systems. After the decision is taken at an international level, we only need to modify the currency used in some few key markets including oil, commodities, gold.
The replacement of Sterling by the US dollar has occured when the US$ was less than 30% of central banks reserves. This replacement has driven a huge deflationary pressure onto the Sterling, at this time the dominant reserve currency. This is the reason why a strategic partnership was introduced between US and UK. But also, multiple monetary cooperations have been deployed by the main central banks to avoid a rapid collapse of Sterling. This transition occurred during several tens of years (see graphic below) when we saw the Sterling depreciate slowly step by step, like if we release steam pressure. If this transition has taken so long, we can be sure it was the only way to protect UK banking system (and its owners), who agreed, in return, to change UK policy into a strong ally of US on every future subjects.

clip_image002
(clic to zoom)

We can draw several conclusions from this historical comparison relevant for our times :
  • First, the second dominant reserve currency deserves a deep attention (see next part below). This currency does not need to become the first dominant reserve currency before becoming the world reference currency
  • Second, as soon as the world trade reference currency has officially changed, an enormous force is liberated leading to the devaluing of the previous reference currency, because it is less used hence less needed into central banks reserves. A lot of people then want to sell a lot of this currency. We can even precise that the speed of devaluing is not in the hands of its emitting country. It is fully in the hands of others central banks who own large assets in this currency. They must negotiate successfully in order to avoid a brutal currency collapse. This deal must be executed during tens of years to release the deflationary pressure step by step, using small devaluings. In our times, the big owners of US dollar reserves, apart Fed, are China, Japan, Gulf Countries, and some countries in Europe. How much of them are nowadays really willing to avoid the US dollar collapse at any price, and have the economy in good health to support this transition's weight during so long ?
  • Third, UK situation up to 1945 was very different than the US current situation, see sovereign debt and unemployment ratio, public services and industrial investments, military infrastructure to sustain. International relations were fully different : UN, IMF were created at this time, and currently UN, G20 and IMF have not succeeded in enforcing any real solution about the global systemic crisis and about the monetary disequilibrium. That's why monetary strategies used for decades to move from Sterling to US dollar and support Sterling with a long transition period cannot be used today.

The dollar, Euro and Unallocated reserves in central banks

We made some simple calculations based on last available IMF COFER data[3], to figure out the different currencies total reserves. Here we want to compare data available for all countries together, for advanced economies, for emerging and developing economies, for USA alone, and for Hong-Kong chinese special administrative region.

1) Composition and growth of official reserve assets (or total foreign exchange holdings) between 1999 and 2011

bilan2
(clic to zoom)

The main facts to notice are :
  • Total foreign exchange holdings have increased much more from 2001 to 2007 than from 2007 to 2011 in any countries groups
  • This growth is always much bigger in Emerging and developing economies than in Advanced economies
  • Hong Kong and USA have fully different growth patterns compared to any countries groups : a weaker growth between 2001 and 2007, and a much stronger between 2007 and 2011 (see yellow cells)
  • The Unallocated reserves[4] are quickly becoming the dominant share of official reserve assets in the world, including China
They counted for 22% of world total foreign exchange holdings in 2001, 37% in 2007, 45% in Q4 2010. Growth of the Unallocated reserves is much stronger than growth of allocated reserves anywhere between 2001 and 2011 (see blue cells). Once again, this trend is much bigger in Emerging and developing economies. They own now 91% of all unallocated reserves in the world, when advanced economies own only 9% (see rows : "% unallocated in the world" ).
  • The Emerging and developing economies owns 2 third of the world total foreign exchange holdings. From 38% of the total in 2001, this share climbs to 59% in 2007 and 67% in 2011.
  • The Fed owns a tiny and a shrinking share of world total reserve assets
From 4.1% in 2000, this share has shrunk to 1.2% in 2007. Even with the massive QE program and Treasuries purchases by the Fed since 2008, this share is currently still only 1.5%. They are half of Hong-Kong's reserves since 2001 (see violet cells).

2) Composition and growth of allocated reserves in Euro, dollar and SDR currencies between 1999 and 2011

bilan3
(clic to zoom)

Knowing that allocated reserves represent only 55% of world total reserves assets in Q4 2010, the main facts to notice are :
  • Growth for world claims in US dollar is significantly lower than growth for world claims in euros, and continously since 2001. It is even lower than growth for claims in SDR[5] basket currencies in the same period. This trend is observed for advanced economies as well for the Emerging and developing economies (see green cells).
  • If world claims in dollar represent currently 61% (respectively 26% for Euros) of world total allocated reserves, they represent only 34% of world total foreign exchange holdings (respectively 15% for Euros). This means that the exact composition of currencies into the Unallocated Reserves have a decisive weight to determine the really dominant currency in world reserves (see rose cells). Said differently, it could be possible that today already the dominant currency in reserves would actually be Euro. At least, we can only say that dollar is currently only the supposed dominant currency in world reserves.
  • The share of claims in Euro in allocated reserves is similar in advanced economies and in Emerging economies, and same for claims in dollar. (see rows "euros / total allocated reserves" )
  • The difference between claims in dollar and claims in Euros is lower in Emerging economies (64 - 25%) than in Advanced economies (58 – 28%). Said differently, the Emerging economies are willing to report the claims in Euros (instead in dollar) more often than the Advanced economies.
These graphs[6] summarize the situation of the claims in Euros and dollar (clic to zoom) :

clip_image008
clip_image010

And the following graph summarizes the question around the currently dominant reserve currency. It is relevant because of the dominant share of Emerging economies in the world reserves :

clip_image012
(clic to zoom)

Let's have a look now on claims in SDR basket currencies. These shares allow us to compare a little more precisely between US and Hong-Kong reserves, because they report the claims in SDR basket currencies but not in dollar or in euros.
It is important to note that "The initial weights assigned to each currency in the SDR basket have been adjusted to take account of changes in the share of each currency in world exports of goods and services and international reserves."[7] In this respect, Euro share is 37.4% and dollar share is 41.9%.

bilan4
(clic to zoom)

Knowing that allocated reserves represent only 55% of world total reserves assets in Q4 2010, the main facts to notice are :
  • The share of Yen and Sterling in reserves is tiny in any group of countries.[8] This means that trends observed using claims in Euro and dollar are still valid.
  • The Hong-Kong's central bank has started to diversify in others currencies since 2007 (it could be asian neighbors currencies, Ruble, Real…). This share currently remains small.
  • The Fed does not claim any asset in Canadian Dollar, or Mexican Peso.
  • The Fed's share of claims in SDR basket currencies in the world represent nearly half of Hong-Kong's one.
  • The growth of claims in SDR basket currencies has suddenly increased (108%) between 2007 and 2011 in US, more than in any group of countries, and even more than Hong-Kong.

People are running faster than bankers

UN and IMF has already published papers about the unavoidable move from US dollar as the world trade reference currency in the following years. Since years, the question is not about IF, but about HOW and WHEN.
From our article's perspective, we can say that the transition period for the US dollar will be fully different compared to the Sterling's one.[9a]
Currently most central banks have only one ideology : how to sustain US dollar reference currency 20 years more, to mitigate their own risks and allow a managed transition towards a (still to be internationally decided) next reference currency or basket of currencies ?
The problem is that the social situation in most countries is so bad[9] that people will never give the time to this 20 years long strategy to maturate and be executed. More and more people in the world become conscious that central banks' interests are opposite to theirs. This will also influence many central banks to not support the strategy decided by the currently leading central banks so far (US and UK).  
This is the main reason why a managed transition to replace US dollar will not take place, and therefore why US dollar will collapse.
The question of WHEN this will take place has already been discussed by LEAP[10] , Lee Adler (see also interview part 2 on ZeroHedge) , Edwin Vieira and others. The collapse is a process which will take some months to complete, not a single day. It  could start as early as in next coming months, or next few years depending on extraordinary monetary decisions (QE3 or similar massive bond purchases, first limited dollar devaluation, tentative short period of hyperinflation...), public results of audit of the Fed or US gold reserves, or massive social unrest in the US.



[1] "The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945: Lessons for the US Dollar ?", Catherine R. Schenk, Canadian Network for Economic History conference, 10/2009.
[2] followed by a reference : B. Eichengreen and M. Flandreau, ‘The rise and fall of the dollar, or when did the dollar replace sterling as the leading international currency?’, NBER Working Paper 14154, 2008.
[3] IMF, March 2011 ; At the present, 33 advanced economies and 105 emerging or developing economies report most of their allocations to COFER. Because COFER full data for China mainland are not available, we choose to compare also with Hong-Kong chinese special administrative region data. The "All IMF reporting countries" rows include China mainland figures.
[4] Unallocated reserves represent the total reserves of non reporting countries to COFER, and any discrepancy between countries’ data on total reserves as reported to COFER and to IFS. This covers more than 180 countries.
[5] The SDR was redefined as a basket of currencies, today consisting of the euro, Japanese yen, pound sterling, and U.S. dollar. In the tables, "claims in SDR basket currencies" means the sum of the claims in dollar, euro, Yen, Sterling.
[6] NowAndFutures.com, 06/2011.
[7] IMF, 12/30/2010.
[8] It can be estimated as the difference between claims in SDR basket currencies and claims in euros, minus claims in dollar.
[9a] For another graphical view of this transition, we can refer to the US debt to GDP ratio since 1900, and UK debt to GDP since 1692.
[10] "Last warning before the Autumn 2011 shock, when $15 trillion of financial assets go up in smoke” G.E.A.B number 56, Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, june 2011.


Update 18th of July 2011 :
This article has already been read by many persons from 46 countries !
Here is a summary of the main readers location :

(clic to enlarge)
Update 20th, 22nd, 25th of July :
added  new countries and significant towns : Bangkok (Thailand), New Delhi (India), Warsaw (Poland), Tunis (Tunisia), Hanoi (Vietnam), Geneva (Switzerland), Ljubljana (Slovenia) for a total of 51 different countries ;  31 states and 114 different towns in the United States.

Update 21st of August :
new total of 55 different countries.

Update 07/26/2013 :
updated data can be found on these pages :

Excerpts from The Gold Basis 





Excerpts from The Federal Reserves's Dashboard

Update 05/19/2014 :
Because of this original article, IMF has finally decided to communicate more transparently about these unallocated reserves (see also here). No, IMF: you do not need to thank me.

World: shares of unallocated reserves

 World and EM countries: shares of unallocated reserves


2011/06/24

United Nations alert : The Global Social Crisis

A must read :

Report on the World Social Situation 2011 : The Global Social Crisis


Associated Press is writing about it : 
"A U.N. report says the world faces an emerging “global social crisis” from widespread unemployment, high food and fuel prices and other effects of the 2008-2009 economic downturn. The U.N. assistant secretary-general for economic development said Wednesday that governments are falling behind in helping the more than 200 million unemployed people in 2010 and those left hungry because of high food prices."
Maize prices are highest in 30 years :


 Same thing for the Commodity Food and Beverage Price Index.

Le désordre alimentaire mondial


 Comme nous l'avions anticipé en février, le G-20 agricole accouche d'une souris !

Nous ne nous réjouissons pas pour autant de cet immobilisme qui transforme les problèmes en impasse, et les plus démunis dans le monde qui en sont les premières victimes. Mais on ne peut pas batir de vraie politique pertinente en ignorant la gravité des problèmes, ni prendre part à l'évolution du monde en tant que citoyen si l'on ne s'efforce pas de le comprendre.

Etre citoyen, c'est agir en responsable, c'est donc d'une manière ou d'une autre s'engager. Cela nécessite en parallèle de devenir conscient. Ca ne s'acquiert pas avec une carte d'électeur. On le devient en observant sans œillères la société et en comprenant ses mouvements. On est alors à même d'en anticiper les plus dangereux. La société de demain, c'est ce que nous en faisons tous  aujourd'hui.

C'est en ce sens que je participerai à l'une des tables rondes du prochain Congrès citoyen "Six réformes clés pour une gouvernance démocratique de l'Euroland" les 2 et 3 juillet à Paris.

2011/06/21

Pressions sur le Baby-Boom

[j'ai publié initialement cet article sur Agile-Démocratie]

La question des solidarités transgénérationnelles arrivent en force sur le terrain politique, amplifiée à partir de cette année par l'effet du départ à la retraite des premiers baby-boomers, dont la génération représentent une part importante de la population. Ce thème va monter en puissance et sera sans aucun doute au coeur de la campagne présidentielle pour 2012.
Un article récent de MediaPart en apporte l'illustration : "Les baby-boomers ont-ils volé la vie de leurs enfants ?"

Le document de l'INSEE qui y est mentionné est : "Inégalités entre générations depuis le baby boom": 22 pages très centrées sur la comparaison de l'accès à l'emploi et à la propriété.
Je note une phrase à la fin : 
"Les générations ayant bénéficié de conditions relativement plus favorables pourraient, par l’intermédiaire de donations et d’héritages, en faire bénéficier les générations plus jeunes et modifier encore les situations relatives entre générations. Toutefois, cette redistribution des cartes, qui laisse de côté ceux qui ne bénéficient pas d’une transmission de patrimoine, pourrait contribuer au creusement des inégalités intra-générationnelles 

Tout ce travail découpe les générations par période de 5 ans seulement. Du coup la notion même de baby-boom est complètement diluée. On nous dit simplement que "le baby-boom couvre quasiment la même période que les Trente Glorieuses", c'est à dire 1945-1974.
Il y a en réalité un vrai problème pour définir précisément la fin des années baby-boom en France.

D'après wikipedia : "Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1965 pour la plupart des pays nord-européens. Pour certains pays comme la France, elle a commencé plus tôt dès 1942 et pour d'autres continué jusqu'à la fin de 1974, bien que de façon moins importante. "

J'ai repris les données démographiques de l'INSEE pour tracer un rapide graphe :

image.png

Si on considère seulement le nombre de naissances (courbe bleue) on peut définir assez bien la fin du Baby-Boom. Or le nombre de naissances dépend beaucoup de la population. Si la population varie, que représente cet indicateur du point de vue social ?
Et si on prend le taux de natalité (nombre de naissance pour 1000 habitants, courbe rouge), c'est beaucoup plus dur de définir précisément une date de fin.. 

Il faut donc repartir de la définition de génération rappelée dans le pdf :  
"On entend en général par génération, ou encore par cohorte, un ensemble d’individus ayant connu une certaine étape de la vie au même moment. La génération renvoie ainsi à l’idée d’avoir vécu, au même moment, les mêmes expériences, individuelles et/ou collectives (crises, guerres…). Cette caractéristique crée, pour les membres d’une génération, un contexte commun pouvant influer, de multiples façons, sur leur destinée sociale et leurs conditions matérielles d’existence."

Partant de là, on peut dire que ceux qui avaient 15 ans ou moins en 1973 (1er choc pétrolier, montée du chômage de masse) ont été confronté à des expériences sociales bien différentes. Donc il faudrait comprendre la génération baby boom comme étant les personnes nées entre 1943 et 1958. La durée initiale de 30 ans est bien segmentée pour représenter des générations aux vécus différents.

2011/06/20

Homo Politicus et le printemps qui démantela le nucléaire

 Ecoutez cet homme, un français expatrié au Japon, faire preuve de gravité, de colère sourde, de lucidité et d'éloquence. Il interpelle tous les français et en appelle à notre courage et notre conscience. Quand un citoyen indigné s'engage, le message politique s'impose de lui-même.






Les arguties économiques ou pseudo-stratégiques n'ont aucun sens et aucune portée face à de telles évidences de civilisation. La France ne peut pas rester à la traîne de l'Europe, et ne peut pas rester un "pays faible de ses 58 réacteurs".
La politique 2.0 c'est le retour à une expression politique brute. La transparence balaye toute langue de bois. Et de militant suiveur de parti, le citoyen devient un homme politique.
Homo Economicus n'était qu'un homoncule enchaîné. Homo Politicus est bien celui qui annonce son extinction rapide, car il est le seul adapté à notre crise du XXIème siècle.

MISE A JOUR le 20/6 à 20h :
La chaine de l'auteur (qui se surnomme Playbacklapompe, ou "Alex à Tokyo"), a été CENSUREE par YouTube/Google !! Un bel acte de refus de transparence !

On peut y lire :
"playbacklapompe : 
TOUTES MES VIDEO DE FUKUSHIMA ONT ETE EFFACEES DE YOUTUBE ???????????????????!­!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!­!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!­!
(il y a 12 heures)"

Actuellement ne sont visibles que ses autres videos bien inoffensives...

Vous pouvez néanmoins retrouver certaines de ses videos qui ont été repostées par d'autres personnes en cherchant "Alex à Tokyo" sur youtube... et pour sa derniere vidéo censurée qui s'adresse aux Français, voir ici :




2011/06/08

Controverse sur les terres cultivées et cultivables

 Le Centre d'Etudes et de Prospective du Ministère de l'Agriculture avait missionné Madame le professeur Roudart pour une étude actualisée sur les terres cultivables à l'horizon 2050. Un  séminaire de restitution "Terres cultivées, terres cultivables : quelles disponibilités foncières à l'échelle mondiale ?" a eu lieu fin janvier 2011, et ses actes viennent d'être publiés.

L'intérêt du document vient surtout du débat avec Mme Ronzon (INRA) qui établit notamment une comparaison avec l'étude Agrimonde 1, la plus complète à ce jour sur le thème de "nourrir la planète en 2050" (voir mon article  sur la politique alimentaire internationale). Je partage son avis nuancé, et j'ajoute en conclusion que le problème reste entier : personne n'a de solution pour nourrir la population mondiale prévue en 2050 dans des conditions de soutenabilité et de faible coordination entre pays (et grandes zones géographiques). 

Or c'est bien cette coordination qui est de plus en plus battue en brèche depuis 2008, avec la montée du protectionnisme et la paralysie de l'OMC. Pour ceux qui pensent qu'une partie de la solution réside dans la location de terres, notamment en Afrique, il faut se souvenir que les pays en crise alimentaire ferment aussitôt leurs exportations de produits alimentaires.